Ukraine: «Le pays se trouve au bord de la guerre civile»

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Ukraine«Le pays se trouve au bord de la guerre civile»

Le premier président de l'Ukraine indépendante a souligné devant le Parlement que le pays s'était retrouvé «au bord de la guerre civile», invitant les députés à participer à une sortie de crise.

L'ex-président ukrainien Léonid Kravtchouk a souligné devant le Parlement mercredi que le pays se retrouvait «au bord de la guerre civile». Il a demandé aux députés de tout mettre en oeuvre pour sortir de la crise.

«Le monde entier se rend compte, et l'Ukraine se rend compte, que le pays se trouve au bord de la guerre civile», a déclaré M. Kravtchouk, président de 1991 à 1994, invitant les députés élaborer un plan de règlement du conflit.

«C'est une révolution. C'est une situation dramatique et nous devons agir avec la plus grande responsabilité», a-t-il ajouté. Léonid Kravtchouk s'exprimait à l'ouverture d'une nouvelle séance visant à mettre fin au mouvement de contestation qui secoue l'Ukraine depuis plus de deux mois et a pris une tournure violente mi-janvier. Les affrontements ont fait au moins trois morts à Kiev.

Les deux autres anciens présidents, Léonid Koutchma et Viktor Iouchtchenko, étaient également présents.

Question de l'amnistie

Au premier jour de cette session extraordinaire du Parlement mardi, les députés ont voté l'abrogation de lois réprimant les manifestations, dont l'adoption le 16 janvier avait contribué à radicaliser la contestation.

Mercredi, ils doivent aborder une question sensible, l'amnistie des manifestants interpellés lors de heurts avec la police. Le Parti des régions, au pouvoir, exige en contrepartie la fin de l'occupation du centre de Kiev et des administrations locales dans la moitié des régions.

Le pouvoir ukrainien et l'opposition poursuivent leur dialogue pour une sortie de crise, a déclaré mercredi le chef par intérim du gouvernement, le vice-Premier ministre Serguiï Arbouzov, au lendemain de la démission du gouvernement.

Le mouvement est né de la décision soudaine du président Viktor Ianoukovitch, fin novembre, de renoncer à signer un accord d'association en préparation depuis des années avec l'UE, pour se tourner vers la Russie moyennant une ligne de crédit de 15 milliards de dollars et la baisse du prix du gaz.

Vladimir Poutine conciliant

La représentante de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, est à Kiev pour aider à une sortie de crise. Arrivée mardi soir dans la capitale, après un sommet Russie-UE largement consacré au sujet, elle doit s'entretenir avec M. Ianoukovitch et les chefs de l'opposition.

A l'issue du bref sommet à Bruxelles avec l'Union européenne, le président russe Vladimir Poutine a assuré que si l'opposition arrivait au pouvoir en Ukraine, la Russie ne réviserait pas ses accords sur un prêt de 15 milliards de dollars déjà promis et sur les prix du gaz.

La Russie, qui n'a cessé de rappeler que l'Ukraine, ex-république soviétique, était un peuple «frère», a été accusée par les Européens de pressions économiques sur Kiev pour empêcher la signature d'un accord avec l'UE. (ats/afp)

Aide économique

La Russie va attendre la formation du nouveau gouvernement ukrainien pour s'assurer qu'il y a lieu de mettre en oeuvre les accords conclus en décembre sur une aide de 15 milliards de dollars, a déclaré mercredi le président Vladimir Poutine. «Attendons la formation du nouveau gouvernement ukrainien», a déclaré M. Poutine lors d'une réunion de travail, cité par l'agence publique Ria Novosti. Il répondait au Premier ministre, Dmitri Medvedev, qui soulignait qu'il ne fallait mettre en oeuvre ces accords qu'après avoir pris connaissance de la composition du nouveau gouvernement.

«Concernant la nécessité de mettre en oeuvre tous les accords, nous devons le faire de manière réfléchie, et nous ne pourrons le faire de manière réfléchie que quand nous saurons quel sera le nouveau gouvernement, qui y travaillera, et quels seront ses principes de travail», avait déclaré M. Medvedev. Mardi à l'issue d'un sommet avec les dirigeants de l'UE à Bruxelles, M. Poutine avait assuré que la Russie ne reviendrait pas sur ses accords économiques avec l'Ukraine, même si l'opposition pro-européenne y arrivait au pouvoir.

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