Lausanne – Le PLR dénonce «un caprice esthétique de la Ville», en vain

La brève présentation de la Fédération internationale du tir à l’arc basée à Lausanne, en guise d’ouverture informelle du Conseil communal de mardi soir avait annoncé la couleur. Les archers étaient de sortie durant cette séance où les débats ont été monopolisés par les nouveaux conteneurs mobiles à poubelles gris au bas des immeubles de la capitale olympique. Les conteneurs bleus, marrons, verts et à couvercle rouge vont progressivement être rayés du paysage urbain au profit d’un nouveau modèle gris avec une plaquette indiquant le type de déchets.

Cette nouvelle mesure inquiète le PLR, auteur d’une interpellation urgente par la voix du conseiller communal Henri Klunge: «Remplacer les conteneurs: la Ville de Lausanne n’a-t-elle pas mieux à faire?» Se faisant le défenseur des propriétaires, des locataires mais aussi de l’environnement, le PLR a pris ses distances avec ce qu’il a appelé un «caprice esthétique» de la Ville. Mais, selon Florence Germond, élue socialiste responsable des espaces publics et de la propreté urbaine, le changement proposé n’est pas contraignant mais facultatif. «Les propriétaires ne sont pas obligés de prendre ces nouveaux conteneurs plus robustes et plus légers. Il y a une filière de recyclage alors que les autres étaient incinérés en cas de détérioration. Le gris a été choisi car il s’intègre mieux dans le paysage urbain», a-t-elle affirmé.

La socialiste a également admis que la politique de la Ville est d’inciter les propriétaires à adopter les nouveaux conteneurs avant que les anciens modèles ne soient complètement hors d’usage. D’où l’offre de ristourne de 50% et une livraison gratuite en cas de commande jusqu’à la fin de l’année. Selon elle, en 2021, un total de 730 conteneurs défectueux ont été remplacés pour un coût de 75’000 francs.

Mais le PLR n’a pas voulu lâcher l’affaire. Il a introduit une résolution pour que les propriétaires obtiennent une exonération partielle de la taxe pour l’élimination des déchets calculée en fonction du volume des immeubles. Taxe qui rapporte 12 millions de francs par an à Lausanne. Cette insistance a fini par irriter certains. «En pleine crise sanitaire et environnementale, à Lausanne, on parle des poubelles et de la couleur des poubelles pendant des heures. Vous voulez juste offrir une manne financière aux propriétaires, vos bénéficiaires chéris», a taclé un socialiste. «Les poubelles sont devenues une préoccupation électoraliste du PLR. À quand un débat pour que les policiers de Lausanne portent des shorts roses», a ironisé une Verte. La demande d’exonération a été largement balayée: 25 oui contre 53 non.