Zurich«Le policier m’a frappée cinq fois à la tête»
Une manifestation féministe a dégénéré, samedi à Zurich. Une jeune femme, arrêtée par les forces de l’ordre, affirme avoir été tabassée par un agent alors qu’elle était déjà au sol.
- par
- ofu
Le collectif «Grève féministe de Zurich» a organisé, samedi passé dans la ville des bords de la Limmat, une manifestation non autorisée. Les participantes ont été stoppées par la police, présente en nombre. Les forces de l’ordre ont dû faire usage de spray au poivre pour disperser les manifestantes et plusieurs interpellations ont eu lieu.
Une vidéo montrant une de ces interpellations fait actuellement beaucoup de bruit. On y voit une femme attrapée par des agents et jetée au sol. Interrogée par «Blick», la manifestante de 19 ans affirme: «On était pacifiques.» Selon elle, la police aurait soudainement musclé son intervention sans raison apparente et sans prévenir. «J’ai voulu aider une femme plaquée au sol. Tout à coup, on m’a saisie par le front et on m’a frappée à deux reprises à l’arrière de la tête. J’ai eu mal et j’ai crié. Mais un policier m’a encore une fois frappée cinq fois à la tête alors que j’étais déjà par terre.»
Dans un communiqué, la police municipale rappelle que la manifestation était non autorisée et que des agents ont été menacés et attaqués physiquement. La jeune femme interrogée jeudi par le journal alémanique aurait même mordu un agent. Elle assure pourtant que non: «Avant qu’on me jette par terre, je n’ai mordu personne. J’en suis sûre à 100%. Mais une fois plaquée au sol, j’étais en état de choc, il est possible que j’aie mordu quelqu’un sans m’en rendre compte.»
Les forces de l’ordre ne souhaitent pas s’exprimer sur la vidéo montrant l’arrestation musclée. «Des vérifications internes sont en cours.» Le Ministère public devra notamment s’assurer que les faits filmés ne relèvent pas du pénal.
La jeune manifestante de 19 ans, elle, a dû passer une nuit au poste. Elle espère que la police tirera des leçons de ce qui s’est produit et qu’elle agira de manière plus humaine la prochaine fois. «Nous ne sommes pas des terroristes!»