Propos d’Alain Berset: Le président de la Confédération invité à se rendre à Kiev

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Propos d’Alain BersetLe président de la Confédération invité à se rendre à Kiev

Selon l’ambassadrice ukrainienne en Suisse, les récentes paroles d’Alain Berset sur la guerre en Ukraine doivent être comprises dans le contexte des élections fédérales.

Les prises de position récentes d’Alain Berset sur la guerre en Ukraine ont provoqué des réactions politiques aussi à l’étranger.

Les prises de position récentes d’Alain Berset sur la guerre en Ukraine ont provoqué des réactions politiques aussi à l’étranger.

20min/Simon Glauser

Les propos du président de la Confédération sur la guerre en Ukraine et la position de la Suisse dans la «NZZ am Sonntag» continuent d’être commentés à un haut niveau politique. Mardi, Alain Berset a pourtant admis avoir mal choisi ses mots, en particulier sur le terme «frénésie de guerre» utilisé pour qualifier les États impliqués de près ou de loin dans le conflit. Le Fribourgeois avait aussi appelé à négocier avec la Russie le plus rapidement possible pour mettre un terme au conflit. Une position considérée comme une forme de concession à la rhétorique poutinienne par certains critiques dont le président du Centre, Gerhard Pfister.

Alain Berset a expliqué vouloir défendre ainsi une Suisse qui «pense en termes de paix et de diplomatie», tout en rappelant que le pays exige un cessez-le-feu et un retrait des troupes russes comme point de départ aux négociations. L’ambassadrice d’Ukraine en Suisse, Iryna Wenediktowa, fait une autre lecture des propos du président de la Confédération ce jeudi dans un entretien à «20 Minuten».

«Une année électorale»

La diplomate suggère notamment qu’il s’agit d’une posture: «Nous comprenons que 2023 est une année électorale en Suisse. Nous considérons certains propos dans ce contexte. Je ne dis pas ce qui suit en tant qu’ambassadrice, mais en tant qu’observatrice politique: Alain Berset a fait cette déclaration en tant que président de la Confédération et homme politique, mais son opinion en tant que personne, dans le privé, peut être différente.»

La représentante appelle aussi le conseiller fédéral à se rendre à Kiev pour se faire une opinion à partir de la réalité du terrain. «Les personnes qui n’ont jamais vécu la guerre de près et qui ne la connaissent qu’à travers la télévision en ont une autre idée que celles qui sont exposées chaque jour aux tirs de missiles et aux sirènes», avance Iryna Wenediktowa. Elle dit aussi être «déçue» que le Parlement ait refusé la réexportation de matériel de guerre suisse vers l’Ukraine.

La «crise la plus difficile depuis la Seconde Guerre mondiale»

Dans la «NZZ» de ce jeudi, l’ambassadeur américain à Berne, Scott Miller, revient dans un long entretien sur les relations Suisse-USA, depuis le début de la guerre en Ukraine. Il considère, entre autres, que la neutralité suisse est dans «la crise la plus difficile depuis la Seconde Guerre mondiale». Il dit comprendre et respecter cette position mais considère par exemple que le blocage des exportations d’armes suisses «profite à l’agresseur», la Russie, qui «viole tous les principes du droit international». L’ambassadeur presse donc la Suisse à revoir sa copie sur ce point.

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(jba)

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