Affaire Stern, jour 1: Le procès de Cécile B. s'ouvre devant une salle comble

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Affaire Stern, jour 1Le procès de Cécile B. s'ouvre devant une salle comble

Une effervescence inhabituelle régnait mercredi matin au Palais de justice de Genève.

L'ouverture du procès de la meurtrière présumée du banquier français Edouard Stern a attiré la foule et les médias.

La salle de la Cour d'assises était comble pour cette première journée d'audience. Des personnes se sont même vu refuser l'entrée faute de place à l'intérieur. Cécile B., 40 ans, accusée d'avoir abattu de quatre balles son amant Edouard Stern, s'est discrètement assise sur le banc qui lui était réservé.

L'accusée vêtue d'un pantalon gris foncé et d'une veste bleu marine, les cheveux tirés en arrière en chignon, est apparue très fatiguée devant la Cour d'assises. Les yeux cernés et le visage pâle, elle ne s'était pas maquillée. Selon ses avocats, elle ne s'alimente plus et ne dort plus depuis plusieurs jours.

Un homme extraordinaire

Le visage impénétrable lors du tirage au sort des jurés et de la lecture de l'acte d'accusation, Cécile B. est sortie de son silence au moment de la déposition de l'ex-épouse du banquier. «Mon coeur est plein de remords et de douleur», a-t-elle sangloté.

«Edouard était extrêmement raffiné, je n'ai jamais rencontré un homme aussi extraordinaire», a-t-elle ajouté. Elle a répété que son crime «n'était pas une question d'argent, mais de coeur». Elle a également ajouté qu'elle «ne voudrait pas que ce procès salisse la mémoire de son amant».

L'ex-épouse d'Edouard Stern a également parlé de la victime en termes élogieux. Selon elle, c'était un père très proche de ses enfants. «Il a toujours été là pour les encourager». Le banquier avait un caractère un peu soupe-au-lait, mais c'était quelqu'un d'extrêmement gentil et respectueux.

Fermé à double tour

Cécile B. est accusée d'avoir tué Edouard Stern de quatre balles le 28 février 2005 à Genève. 38e fortune de France, Edouard Stern a été retrouvé sans vie vêtu d'une combinaison de latex sadomasochiste dans son luxueux appartement du quartier des Eaux- Vives.

La police a très rapidement porté ses soupçons sur Cécile B. Des caméras de surveillance l'ont filmée au volant de sa voiture lorsqu'elle est entrée et sortie de l'immeuble où habitait Edouard Stern. Aucun objet n'a été volé dans l'appartement et la porte du logement avait été fermée à double tour.

Mensonges

Lors d'une première audition par la police le 5 mars 2005, Cécile B. a affirmé être totalement étrangère au meurtre. La maîtresse du banquier français est interpellée dix jours plus tard. Mise devant ses contradictions, elle craque après plusieurs heures d'interrogatoire et avoue tout.

Selon elle, une phrase qu'aurait prononcé Edouard Stern lors de leurs ébats sexuels aurait tout déclenché. Le banquier lui aurait dit: «Un million c'est cher payé pour une pute». Cécile B. dit alors avoir pété les plombs. Elle cherche un revolver dans une commode et tire à quatre reprises sur son amant.

Quatre balles

«J'ai un souvenir stromboscopique» de la scène, a déclaré l'accusée devant le jury. Edouard Stern ressemble à ce moment précis à une «poupée en plastique». Le banquier est atteint une première fois à la tête, puis deux fois au thorax. Sa maîtresse l'achève avec une balle dans la tempe.

Les enfants d'Edouard Stern sont persuadés que l'argent a été le mobile du crime. Peu avant le drame, le banquier aurait promis et versé à sa maîtresse une million de dollars. Il se serait ensuite ravisé et aurait fait bloquer cette somme. Une manoeuvre qui aurait rendu folle de rage Cécile B.

NOTE: situations et nouvelle synthèse selon évolution.

(ats)

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