Accusé d’abus sur mineursLe procès de l’ex-ravisseur vaudois est suspendu!
La mère d’une jeune victime a déposé ce mercredi de nouvelles preuves accablantes à l’encontre du célèbre kidnappeur: des photos et des vidéos où le doute n’est plus permis sur ce qu’il se passait dans le chalet du prévenu en Valais.
- par
- Evelyne Emeri
Rebondissement au deuxième jour du procès de l’abuseur présumé, bien connu pour le rapt spectaculaire d’un avocat stagiaire en 1998 et pour être le fils adoptif d’un ancien conseiller d’État. La Cour lausannoise a découvert avec effarement des images et des clichés que la maman d’une jeune fille en rupture a déposé ce mercredi. Ces éléments de preuves étaient restés en berne à la police cantonale vaudoise.
Face à la gravité extrême des pièces produites, le président de céans, Jean Maytan, a fait visionner tout cela à la procureure Carole Deletra et à l’avocat de la défense, Me Christophe de Galembert, avant l’ouverture des débats. Détenu depuis décembre 2019, le prévenu qui s’est dit la veille «100% innocent» et «bon samaritain» n’est pas près de retrouver la liberté. À la surprise générale, après la remise de ce matériel accablant, son défenseur a formulé une demande de mise en liberté immédiate. Il a une nouvelle fois échoué.
De la coke sur les fesses
Ces nouveaux éléments, nous avons pu en prendre connaissance plus tard, en audience. Leurs détails n’ont pas tous place ici. On y voit notamment des mineures de moins de 16 ans ou guère plus, dévêtues et dans des postures pour le moins lascives. Par exemple: la fille de la plaignante en nuisette fumant un joint et s’alcoolisant, une pilule d’ecstasy ou de MDMA dans la bouche, ceci précisément dans le chalet de l’accusé à Vercorin (VS).
Mais encore de la drogue et des bouteilles d’alcool sur les tables; deux jeunes filles aguicheuses se frottant dans le jacuzzi du prévenu et ce dernier qui essaie de les embrasser; sa copine qui sniffe de la coke sur les fesses d’une amie; des photos de dos d’autres jeunes convives en string, toujours dans le jacuzzi. Parfois, les enfants du repris de justice, 47 ans, sont même présents et regardent les «grandes» fumer des joints.
Renvoi requis et accepté
Compte tenu de ces nouvelles pièces désormais versées au dossier, la procureure Carole Deletra a requis la suspension des débats pour compléter l’instruction et l’accusation, déjà particulièrement lourde. La défense s’est opposée sans succès à cet ajournement. Les juges du Tribunal correctionnel d’arrondissement de Lausanne estiment, quant à eux, qu’il est de leur devoir de reporter la suite de l’audience et ont abondé dans le sens du Parquet s’agissant du renvoi. Le procès reprendra à une date ultérieure.
La mère lanceuse d’alerte annonce qu’elle a encore en sa possession des dizaines d’autres vidéos et photos compromettantes, ainsi que des conversations: «Ce sont des mois de travail et de dossiers amassés». L’enquête parallèle de la seule plaignante qui a tenu bon jusqu’à aujourd’hui interpelle. La disparition de ce matériel en cours d’enquête aussi.