GenèveLe projet de refonte de l’aide sociale douché
La commission des affaires sociales du Grand Conseil a refusé d’entrer en matière sur la réforme élaborée par le conseiller d’Etat, Thierry Apothéloz.

Thierry Apothéloz, candidat à sa réélection, avait fait de la réforme l’un de ses grands projets de législature.
Gros revers pour Thierry Apothéloz et sa refonte de l’aide sociale. La commission des affaires sociales du Grand Conseil a refusé mardi d’entrer en matière sur le projet de loi. Le PLR, le Centre, l’UDC et le MCG se sont prononcés contre par 9 voix contre 6 et 0 abstention, selon un communiqué.
La réforme, élaborée depuis 2019, se propose de mettre l’accent sur le retour à l’emploi, avait expliqué le conseiller d’Etat socialiste, chargé de la Cohésion sociale, en mai dernier. Le magistrat avait pointé les carences de la loi actuelle, qui a vu en dix ans le nombre de dossiers augmenter de 76% et la durée de l’aide s’allonger de 10 mois.
Inciter à travailler à temps partiel
La nouvelle loi entend inciter plus fortement les bénéficiaires à travailler, même à temps partiel, en leur laissant une partie du pécule gagné sans impact sur le montant de l’aide. Le projet veut aussi améliorer la formation, même pour les plus de 30 ans qui n’y ont pas droit actuellement, et soutenir la reconversion professionnelle. Un accent est aussi mis sur l’accompagnement social, qui doit avant tout porter sur les problèmes de dettes, de logement ou de santé, et ne plus être axé sur des contrôles ou justificatifs pour se faire rembourser. Un système forfaitaire serait mis en place. Les économies pour l’Etat se monteraient à 224 millions sur dix ans.
Avant les élections cantonales
Interrogé par «Le Temps» mercredi, le vice-président de la commission des affaires sociales, le Vert Didier Bonny, voit dans son refus «des arrière-pensées électorales» à quelques mois des élections cantonales. Le député imagine que le projet sera renvoyé en commission après cette échéance. Selon le quotidien suisse, la droite et le MCG n’auraient, de leur côté, pas apprécié que la gauche exige un vote d’entrée en matière pour accélérer le processus.