RoumanieLe référendum contre le mariage gay a échoué
Le taux de participation n'a pas atteint les 30% requis pour valider les résultats du référendum contre le mariage gay en Roumanie.

Le taux de participation ne dépassait pas 12% dimanche à la mi-journée.
Les opposants au mariage gay peinaient dimanche à mobiliser les électeurs roumains au deuxième jour d'un référendum qui vise à restreindre la notion de couple. Ce scrutin fait également figure de test pour la gauche au pouvoir.
L'incertitude était totale sur l'issue du scrutin, le taux de participation n'atteignant pas 12% à la mi-journée. Un seuil de 30% des quelque 19 millions d'inscrits doit être atteint pour valider le référendum. Les bureaux de vote ferment à 20h00 De nombreux Roumains opposent l'indifférence voire une franche hostilité à cette consultation qui propose de changer la définition du mariage dans la Constitution pour faire que seuls «un homme et une femme» puissent s'unir et non plus des «époux», comme stipulé actuellement.
«Mascarade»
«C'est un énorme mensonge et un gaspillage d'argent. On devrait laisser à tout le monde le choix de se marier ou non, sans égard pour l'orientation sexuelle», confie une retraitée, après avoir assisté à la messe dominicale à Bucarest. L'appel renouvelé, dimanche, du patriarche de la puissante Eglise orthodoxe, Daniel, à consentir «un acte de bienfaisance pour la famille et pour le peuple» n'a pas convaincu non plus Andrei, un jeune entrepreneur, qui dit «refuser de participer à cette mascarade».
Sur le fond, rien ne changera à l'issue de cette consultation puisque la législation roumaine n'autorise actuellement ni le mariage entre personnes de même sexe, ni l'union civile. Mais les adversaires du scrutin fustigent un vote qui alimente l'homophobie, éloigne la Roumanie des valeurs progressistes et dont l'enjeu serait de faire oublier les déboires du parti social-démocrate (PSD) au pouvoir.
Bureaux de vote déserts
A contre-courant des gauches européennes, les leaders des sociaux-démocrates roumains ont en effet pris fait et cause pour les défenseurs de la «famille traditionnelle» réunis autour d'une «initiative citoyenne» qui est à l'origine du référendum, avec l'actif soutien de l'Eglise orthodoxe. La loi électorale a été adaptée pour que le scrutin se déroule sur deux jours, samedi et dimanche, dans l'espoir de faire le plein de votants. Dans la capitale, plusieurs bureaux de vote étaient déserts à mi-journée, les rares votants rencontrés par l'AFP étant des retraités. Selon des chiffres officiels, le taux de participation était nul dans une dizaine de bureaux à travers le pays.
«L'agressivité qui a marqué la campagne pour le 'oui', la tentative d'instiller la haine contre une minorité ont rendu les Roumains réticents à voter», explique le sociologue Gelu Duminica. Le taux de participation définitif sera connu dimanche soir, mais les résultats devraient être publiés lundi, même si une majorité en faveur d'une modification de la constitution ne fait aucun doute. (nxp/ats)