Corée du NordLe représentant spécial des États-Unis fait un pas vers Pyongyang
«N’importe où, n’importe quand, sans condition.» Le représentant spécial des États-Unis pour la Corée du Nord a proposé une rencontre avec des représentants du régime de Pyongyang.

Le représentant spécial des États-Unis pour la Corée du Nord, Sung Kim, espère que la Corée du Nord «répondra favorablement» aux efforts américains de «sensibilisation».
Le représentant spécial des États-Unis pour la Corée du Nord a proposé, lundi, à Séoul, de rencontrer des représentants de Pyongyang «n’importe où, n’importe quand, sans conditions préalables». L’offre de Sung Kim intervient trois jours après une déclaration du dirigeant nord-coréen Kim Jong-un, qui a estimé que son pays devait se préparer autant «au dialogue qu’à la confrontation» avec les États-Unis.
Il s’agissait de la première réaction venant de Pyongyang à l’approche avec le Nord qu’entend adopter le nouveau président américain, Joe Biden. L’Administration américaine s’est déjà engagée à adopter une «approche pratique et adaptée», notamment sur un plan diplomatique, afin de convaincre le Nord de renoncer à ses programmes nucléaire et balistique.
«Situation alimentaire tendue»
«Nous continuons à espérer que la République populaire démocratique de Corée répondra favorablement à nos efforts de sensibilisation et à notre proposition de rencontrer n’importe où et n’importe quand, sans conditions préalables» ses représentants, a déclaré l’envoyé américain Sung Kim lors d’une visite de cinq jours en Corée du Sud, alliée de Washington, en désignant le Nord par son nom officiel.
La semaine dernière, le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a reconnu que son pays connaissait une «situation alimentaire tendue». La chaîne de télévision d’État KCTV a affirmé, dimanche, que le leader nord-coréen et de hauts responsables envisagent des «mesures d’urgence» destinées à faire face à la «crise alimentaire actuelle» que connaît le pays.
Épargnée par le coronavirus?
La Corée du Nord, dont l’économie est plombée par de multiples sanctions internationales imposées en riposte à ses programmes militaires interdits, est depuis longtemps en proie à de graves pénuries alimentaires. L’an passé, elle fut l’un des premiers pays à imposer de strictes restrictions sanitaires pour empêcher la propagation du coronavirus, parmi lesquelles la décision, très tôt, de fermer ses frontières, notamment avec son voisin chinois.
Le régime soutient que l’épidémie n’est pas arrivée sur son sol, ce dont doutent nombre d’experts. Le commerce avec Pékin, premier soutien économique et diplomatique du régime, s’est réduit à peau de chagrin.
Application stricte
Lundi, l’envoyé spécial américain a exhorté les membres du Conseil de sécurité des Nations unies – dont la Chine est membre – à appliquer de manière stricte les résolutions contre Pyongyang, destinées à limiter les importations nord-coréennes de pétrole et, notamment, ses exportations de charbon, de textiles et de poissons.
«Nous exhortons également les États membres de l’ONU, en particulier les membres du Conseil de sécurité de l’ONU, à procéder de même pour faire face à la menace» que représente la Corée du Nord «pour la communauté internationale», a-t-il déclaré.