BelgiqueLe roi se tourne vers la gauche pour une coalition
Alors que la Belgique est toujours sans gouvernement, le roi Philippe a demandé mardi à un socialiste d'étudier une nouvelle coalition.

Image d'archive de Paul Magnette, président du PS belge depuis fin octobre.
Une des grandes figures de la gauche en Belgique, le socialiste Paul Magnette, a été chargée mardi par le roi Philippe d'explorer les possibilités de formation d'une nouvelle coalition. Le pays est sans gouvernement de plein exercice depuis décembre 2018.
La décision, annoncée dans un communiqué du Palais royal, a été analysée en Belgique comme une volonté d'envisager une équipe gouvernementale sans les nationalistes flamands de la N-VA, et donc davantage ancrée à gauche. L'Alliance néo-flamande (Nieuw-Vlaamse Alliantie, N-VA) a été le pilier de la coalition de centre-droit au pouvoir de 2014 à 2018, et ce parti est resté le numéro un en Flandre lors des élections législatives du 26 mai.
Mais le PS et la N-VA, premières formations respectivement dans les parties francophones et néerlandophones du pays, n'ont pas réussi à faire converger leurs agendas politiques. Et le roi a dû mettre fin mardi soir à la mission de «préformation» du gouvernement fédéral confiée il y a un mois à deux figures de ces partis.
Jusqu'au 18 novembre
Désormais c'est Paul Magnette, bourgmestre de Charleroi (sud), président du PS depuis fin octobre, qui a «accepté cette mission (d'informateur)» et «fera rapport au Roi le 18 novembre», a précisé le Palais royal.
Paul Magnette s'est fait connaître sur la scène internationale en 2016 comme un des héros de la lutte contre le Ceta, le traité de libre-échange conclu entre l'UE et le Canada. Son nom avait un temps circulé à l'été 2018 comme possible tête de liste du PS français pour les élections européennes de 2019, un rôle finalement confié à un essayiste français, Raphaël Glucksmann.
«Coalition arc-en-ciel»
Selon un politologue belge, Vincent Laborderie, Paul Magnette va explorer maintenant «la voie d'une coalition arc-en-ciel» en Belgique, à savoir d'une alliance entre socialistes, libéraux et écologistes, auxquels pourraient venir se joindre les chrétiens-démocrates flamands.
«Il n'est pas dans une position très facile», a souligné à l'AFP ce maître de conférences à l'Université catholique de Louvain. En effet, a-t-il expliqué, libéraux et chrétiens-démocrates de Flandre gouvernent au niveau régional en coalition avec la N-VA et ne sont «a priori pas chauds» pour se désolidariser de ce parti au niveau national.
Après un entretien mardi avec le roi, un des co-présidents d'Ecolo, Jean-Marc Nollet, a appelé de son côté à écarter l'option d'une coalition associant la N-VA. Le gouvernement en affaires courantes, privé de majorité au Parlement, est dirigé depuis le 27 octobre par Sophie Wilmès, une libérale francophone, première femme ayant accédé à cette fonction en Belgique. L'ex-Premier ministre Charles Michel doit prendre le 1er décembre la présidence du Conseil européen. (nxp/ats)