Suisse-MarocEn vacances à Marrakech, elle accumule les malheurs
Une Vaudoise a subi un vol à l’arraché avant d’être poursuivie pour avoir filmé au tribunal avec son smartphone.
- par
- Abdoulaye Penda Ndiaye

Les vacances d’une Vaudoise à Marrakech n’ont pas eu lieu comme elle l’escomptait.
Ces vacances-là, Zoé* en a longtemps rêvé. Cette Suissesse d’une quarantaine d’années se réjouissait de remettre les pieds au Maroc, son pays natal dont elle n’avait plus foulé le sol depuis seize ans. «J’aurais mieux fait de me casser une jambe», soupire-t-elle, en repensant au chapelet de malheurs qui ont ponctué son voyage cauchemardesque au royaume chérifien.
Tout commence le jour de Noël. En pleine rue à Marrakech, un individu lui arrache son sac à main et s’enfuit avec un complice à moto. «Il y avait une enveloppe de 9600 fr. et des bijoux en diamant. C’était une avance pour un projet immobilier», a raconté la Vaudoise qui est à l’AI à cause de problèmes physiques. Le sac volé contenait aussi le téléphone de Zoé, des documents et sa… vignette autoroutière 2023.
«Agents inadéquats»
Lors de son dépôt de plainte, la Vaudoise dit avoir été choquée par l’attitude des agents marocains. «Un policier m’a dit que si je lui donnais la moitié des 9600 fr., le voleur allait être retrouvé. Un autre a déclaré que je l’avais mérité en me promenant avec un montant pareil. Ils étaient vraiment inadéquats», se plaint Zoé.
Pourtant, sans que la quadra ait eu à verser de bakchich, l’arracheur de sac à main a été retrouvé et a été présenté en comparution immédiate au tribunal.
Une salle, plusieurs audiences
L’audience devait se dérouler le 12 janvier. «Les procès s’enchaînaient dans une salle remplie de monde. C’était hyper expéditif, je n’y comprenais rien, explique Zoé qui s’est rendue au tribunal. J’ai voulu tester la fonction vidéo de mon nouveau téléphone et, sur ordre du procureur, un policier m’a mise dans le box des accusés, car c’était interdit de filmer.» En attendant la suite de la procédure, Zoé a été relâchée. Quant au procès du voleur, il a été ajourné au 19 janvier, mais la Vaudoise ignore tout de la décision de justice puisqu’elle est rentrée en Suisse le jour d’après.
Malaise dans l’avion
La poisse semble d’ailleurs l’avoir suivie: «Durant le vol, mon voisin de siège a fait un malaise. Il a pu être sauvé grâce à une infirmière du CHUV qui se trouvait dans l’avion.» Comme si ça ne suffisait pas, une fois de retour à son domicile, la Vaudoise a appris que son chien, placé chez une dogsitter, s’était fait la malle. Retrouvé, l’animal avait été placé en fourrière, au Chalet-à-Gobet, pendant seize jours. «La SPA me réclame 480 fr. de frais de pension et 88 fr. de frais vétérinaires», détaille Zoé qui relativise sa scoumoune par une pointe d’humour: «Par chance, l’avion ne s’est pas crashé.»
*Prénom d’emprunt