Massacre d'OrlandoLe tireur a prêté allégeance à l'EI durant la tuerie
L'auteur de la fusillade est soupçonné de sympathie pour Daech, qui a revendiqué l'attaque, mais aucun lien formel n'est établi.
L'organisation Etat islamique (EI) a revendiqué dimanche la tuerie d'Orlando. Mais les responsables américains soulignent qu'il n'existe pas de lien manifeste entre le mouvement djihadiste et le massacre commis dans une boîte de nuit homosexuelle de Floride. Et le père du tueur nie tout lien entre son crime et la religion.
Que sait-on donc sur l'homme qui a perpétré dimanche le pire attentat aux Etats-Unis depuis le 11-Septembre 2001, avec au moins 50 morts dans une boîte de nuit gay d'Orlando, en Floride ?
Le FBI a identifié le tireur sous le nom d'Omar Seddique Mateen, âgé de 29 ans et né à New York. L'homme a été tué dans un échange de tirs avec les forces de l'ordre dans la discothèque.
Il s'agit d'un citoyen américain d'origine afghane, qui vivait à environ 200 kilomètres au sud-est d'Orlando, dans la ville de Port Saint Lucie, selon les médias américains.
Il est soupçonné par le FBI d'avoir prêté allégeance au groupe Etat islamique, mais son père a nié tout lien avec la religion.
Casier judiciaire vierge
Avant de perpétrer la pire tuerie de masse de l'histoire des Etats-Unis, son casier judiciaire était vierge.
Le FBI a ouvert une enquête pour «acte de terrorisme». En effet, «l'attaque armée qui a visé une boîte de nuit homosexuelle dans la ville d'Orlando dans l'Etat américain de Floride et qui a fait plus de 100 morts ou blessés a été commise par un combattant de l'Etat islamique», a rapporté Amak, organe de presse de l'organisation djihadiste qui a relayé la revendication.
Pas de lien effectif
Toutefois la preuve d'un lien effectif entre le suspect et l'organisation djihadiste nécessite de plus amples investigations. Trois responsables américains proches de l'enquête ont également relevé qu'aucun élément ne permettait en l'état d'établir un lien direct entre cette tuerie et une organisation islamiste.
«(Il n'y a) aucune preuve pour l'instant d'une planification ou d'une connexion avec l'EI. D'après ce que nous savons pour l'instant, son premier contact direct a été un serment d'allégeance qu'il a effectué durant le massacre», a souligné un responsable de l'antiterrorisme américain. Il faisait allusion aux déclarations de l'assaillant lors d'un appel dimanche aux services d'urgence américains, le 911.
Il n'est pas surprenant d'entendre l'EI, également appelée Daech selon son acronyme arabe, revendiquer cette attaque étant donné son recul et ses pertes sur le terrain en Irak et en Syrie, a pour sa part jugé un responsable des services de renseignement américains. «Le fait qu'un site internet lié à Daech applaudisse ne signifie rien», a argué ce responsable. «Ils reculent chez eux et il n'est pas surprenant qu'ils cherchent une espèce de victoire alambiquée.»
Interrogé par le FBI
De son côté un responsable de la police fédérale américaine (FBI) a avancé que l'assaillant pourrait avoir eu une attirance pour l'EI. L'une des théories privilégiées consiste à considérer que le suspect avait été d'une manière ou d'une autre inspiré par les djihadistes de l'EI, ont appuyé deux sources proches de l'enquête.
Le FBI a évoqué des «sympathies pour cette idéologie particulière», en allusion à la mouvance islamiste. Mais d'après le père du suspect, Mir Seddique, «cela n'a rien à voir avec la religion». Il a expliqué à la télévision NBC que son fils avait été rendu furieux il y a quelques temps en voyant deux hommes s'embrasser devant sa femme et son fils.
Avant l'attentat de dimanche, Omar Seddique Mateen avait été interrogé à plusieurs reprises par le FBI mais sans suite.
Il avait d'abord attiré l'attention de la police en 2013 pour des remarques à ses collègues «laissant penser à un lien avec des terroristes», selon Ronald Hopper. Mais l'enquête avait été bouclée après deux interrogatoires, faute d'avoir pu «vérifier le contenu de ses commentaires».
Puis, il avait à nouveau été interrogé pour des liens avec un djihadiste, kamikaze américain, Moner Mohammad Abusalha, mort en Syrie. Là encore, sans suite.
Le pulse, un club emblématique
Le club Pulse, théâtre du massacre d'Orlando, s'affiche comme l'une des boîtes de nuit emblématiques des personnes LGBT (lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres) en Floride et aux Etats-Unis. L'établissement a été fondé en 2004 après un drame familial: la mort en 1991 du frère de la co-propriétaire, emporté par le sida.
Le Pulse fait aujourd'hui partie d'un réseau communautaire dynamique en Floride pour «réveiller les consciences» sur l'homosexualité aux Etats-Unis et dans le monde.
«Depuis ses origines, le Pulse a servi de lieu d'amour et d'acceptation pour la communauté LGBT», a écrit le propriétaire de la boîte de nuit dans un communiqué, exprimant sa «profonde tristesse et ses condoléances».
Et d'après les premiers éléments de l'enquête, les motivations de l'assaillant relèvent d'un mélange de «haine» et de considérations religieuses. Quant au président américain Barack Obama, il a qualifié cette tuerie d'«acte de terreur et acte de haine». (nxp/afp)