Genève: Le toxico meurtrier écope de six ans et demi ferme

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GenèveLe toxico meurtrier écope de six ans et demi ferme

Le Tribunal criminel a condamné mercredi le marginal qui avait tué un rival de cinq balles dans un centre commercial genevois en 2011.

Julien Culet
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Julien Culet

Meurtrier mais pas assassin. Le toxicomane qui avait tué un rival de cinq balles dans le centre commercial genevois des Cygnes, en automne 2011 a été condamné pour meurtre mercredi par le Tribunal criminel. Loin des quatorze ans requis par la procureure, il a écopé d'une peine de six ans et demi de prison. Il faut retrancher à cela les 22 mois de détention préventive qu'il a déjà effectués à Champ-Dollon.

Les juges ont écarté l'assassinat, plaidé par le Ministère public. «Ils ont estimé qu'il n'y avait pas chez l'accusé d'absence particulière de scrupules», a expliqué le président.

Il a également été acquitté du chef d'inculpation de mise en danger de la vie d'autrui. Les juges ont considéré qu'il n'a pas sciemment fait courir de risques aux autres clients présents dans le centre commercial à cette heure de forte affluence.

Une réaction disproportionnée

Dans leur jugement, ils ont pris en compte la légitime défense excessive comme circonstance atténuante, l'accusé ayant été violemment projeté par derrière. Néanmoins, le Tribunal a estimé sa réaction disproportionnée, la victime n'ayant pas d'arme en sa possession au moment des faits.

Après l'énoncé du verdict, la partie plaignante reconnaissait qu'il aurait été excessif de le condamner pour assassinat. «C'est un jugement nuancé, a estimé Me Michael Anders. La froideur et le sang-froid pouvait difficilement être retenus contre lui au vu de son état général.»

Pas de traitement obligatoire

La défense s'est dite satisfaite du verdict. «Comme je l'avais requis, les juges ont pris en compte la responsabilité légèrement restreinte de mon client et la légitime défense excessive», a réagit Me Valérie Lorenzi.

Au grand dam des deux parties, les juges n'ont pas ordonné de traitement en milieu institutionnel à l'issue de l'incarcération. L'expert psychiatrique l'avait jugé nécessaire, à cause du risque de rechute dû au stress entraîné par la libération. «J'espère qu'il sera bien soigné et guéri à sa sortie de prison pour éviter tout autre incident», déclare ainsi l'avocate de l'accusé.

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