OrlandoLe travail du FBI au coeur des interrogations
L'enquête doit tenter de déterminer si le tireur a agi seul ou sur ordre et comprendre son parcours vers un passage à l'acte.
Comment un homme connu du FBI pour sa radicalisation a-t-il pu acheter des armes et passer à l'acte, tuant au moins 50 personnes dimanche? La question revient avec insistance, au lendemain du massacre.
Un des blessés, Angel Colon Jr, a décrit à son père un agresseur maître de lui-même, qui a agi avec méthode. «Il passait devant chaque personne au sol et lui tirait dessus, pour être sûr qu'elle était morte», a expliqué, à la sortie de l'hôpital Orlando Regional Medical Center, Angel Colon, qui porte le même nom que son fils.
Le déroulement n'est pas sans rappeler celui de l'attentat du Bataclan, à Paris, le 13 novembre, avec une prise d'otages conclue par un assaut.
A mesure que l'urgence des premières heures se dissipe, tous les regards sont plus que jamais tournés vers l'enquête. Elle doit maintenant tenter de déterminer si Omar Seddique Mateen a agi seul ou sur ordre et comprendre son parcours vers un passage à l'acte.
Le FBI l'a interrogé à deux reprises pour des liens présumés avec des activistes islamistes. La première enquête s'est déroulée en 2013 à la suite de propos véhéments tenus par Omar Mateen devant des collègues témoignant de sa sympathie à l'égard des radicaux musulmans, a dit Ron Hopper, agent du FBI.
Omar Mateen travaillait à cette époque en tant qu'agent de sécurité au sein de G4S, une entreprise britannique spécialisée figurant parmi les plus importantes au monde dans ce secteur. Cette dernière a précisé qu'Omar Mateen avait été embauché en septembre 2007 et qu'il était armé dans le cadre de son travail.
Pas une menace substantielle
Le FBI a enquêté à son sujet et l'a interrogé à deux reprises mais la police fédérale américaine n'a «pas été en mesure de vérifier le contenu de ses propos», a dit Ron Hopper.
La deuxième enquête a eu lieu en 2014, cette fois pour des liens présumés avec Moner Mohammad Abusalha, un Américain auteur d'un attentat suicide cette même année en Syrie. Le FBI a alors conclu que les contacts entre les deux hommes étaient minimes et qu'Omar Mateen «ne constituait pas une menace substantielle à cette époque», a dit Ron Hopper, ajoutant qu'aucune enquête ou surveillance n'était en cours au moment de l'attaque de dimanche.
Durant la tuerie, Omar Mateen a appelé les services de secours américains et a alors prêté allégeance à l'Etat islamique, ce qui laisse les enquêteurs perplexes quant à la réelle implication de l'organisation djihadiste dans ces événements.
L'EI revendique
Le groupe djihadiste Etat islamique (EI) a revendiqué lundi dans un bulletin de sa radio officielle la fusillade d'Orlando aux Etats-Unis qui a fait 50 morts. Il affirme qu'elle a été commise par «un soldat du califat».
«Dieu a permis au frère Omar Mateen, un des soldats du califat en Amérique, de mener une ghazwa (terme islamique pour désigner une attaque) durant laquelle il est parvenu à entrer dans une boîte de nuit des sodomites dans la ville d'Orlando (...) et à tuer et blesser plus de 100 d'entre eux», a indiqué le bulletin d'Al-Bayan. (nxp/ats)