VAUDLe virus de Jordanie ne lâche pas la grappe des tomates
Bien qu’inoffensive pour l’homme, cette maladie de quarantaine altère la coloration des tomates, jusqu’à en décimer parfois les plants. Elle a fait son apparition sur Vaud en septembre.
- par
- Thomas Christen

Cette maladie affecte principalement les tomates, les poivrons et aubergines, mais également des adventices.
Ce virus a plusieurs facultés: non seulement il s’attaque aux tomates, mais il s’en prend aussi aux poivrons, aubergines et certaines mauvaises herbes. Considérée comme une maladie de quarantaine virulente, elle a été baptisée «Tomato Brown Rugose Fruit Virus» (ToBRFV). Elle ne constitue toutefois aucun danger pour l’homme. En revanche, les tomates développent généralement des taches brunes et ridées, subissent une altération de la coloration et ne peuvent plus être commercialisées. Selon les situations, la perte de rendement peut atteindre 100%. «Les fruits restent toutefois comestibles, précise Michel Jeanrenaud, de l’Inspectorat phytosanitaire cantonal. L’altération est d’abord esthétique.»
Originaire de Jordanie et d’Israël, le virus a été détecté pour la première fois en Suisse en 2021 dans le canton de Thurgovie. Depuis septembre, il a même débarqué sur Vaud lors d’un contrôle de routine de l’Inspectorat phytosanitaire cantonal, informe le Canton dans un communiqué. «Une seule exploitation a été touchée pour l’instant», ajoute Michel Jeanrenaud.
«Une plante infestée peut contaminer une serre entière»
«C’est aussi une question de chance, poursuit le coresponsable de l’Inspectorat. Il y a un nombre très limité de plantes infestées et une plante malade suffit à contaminer une serre entière. Les plantes mettent du temps à montrer des signes ou symptômes de maladie.»
Pour lutter contre le ToBRFV, l’idée est d’identifier les zones touchées dans les serres et de les condamner ensuite. «Dans l’idéal, on détecte le virus le plus tôt possible en saison pour limiter la surface contaminée», admet Michel Jeanrenaud. Une désinfection systématique est organisée afin d’éviter toute dissémination. Depuis janvier 2020, l’agent pathogène est considéré en Suisse comme un organisme de quarantaine potentiel. Il est surveillé par les services phytosanitaires cantonaux, qui ignorent quelle dimension ce virus prendra à l’avenir.