Le XV de France est en voie d'amélioiration
LONDRES - Loin d'être totalement prêt pour la Coupe du monde de rugby qui débute dans moins d'un mois, le Quinze de France a remporté une victoire encourageante en s'imposant 21 à 15 samedi après-midi face à l'Angleterre à Twickenham.
Plus que le résultat, c'est la manière qui intéressait l'encadrement tricolore avant le coup d'envoi. De ce point de vue, le contenu n'a pas de quoi leur donner pleinement satisfaction. Ballottés en mêlée, perturbés en touche, sevrés de ballons, les Tricolores se sont, surtout, appuyés sur leur défense et ont fait preuve d'un grand opportunisme pour arracher un succès qui a un peu des allures de hold-up.
«On a bien abordé le match», a souligné le capitaine Raphaël Ibanez. «Il y a eu beaucoup d'engagement, de solidarité. On a été solides à l'impact, on ne s'est pas trop posé des questions par rapport à notre déficit physique. Points négatifs: du mal en touche avec quelques ballons égarés en première période».
Avec peu de ballons et des visites trop rares dans les 22 mètres adverses, la formation de Bernard Laporte a fait intelligemment le plein de points. Deux essais -un par période- ont fait le lit de la défaite anglaise.
Le premier inscrit rapidement (12e) par Fabien Pelous a lancé les Bleus sur de bons rails. «On commence par une victoire, c'était important. Et moi, cela faisait trois ans que je n'avais par marqué un essai, alors je suis vraiment très heureux», a déclaré l'ancien capitaine de l'équipe de France, qui égalait à Twickenham le record français de sélections (111) détenu par Philippe Sella.
Le deuxième essai a fait basculer le match. Il a été marqué par Sébastien Chabal à dix minutes de la fin. Accueilli par un murmure descendu des tribunes quand il est entré en jeu en seconde période, le joueur de Sale a pleinement justifié de sa réputation de joueur d'impact pour un essai personnel tout en puissance.
Mais c'est surtout sur la défense que la France a construit sa réussite. Ce secteur avait été minutieusement travaillé à l'entraînement ces dernières semaines. Le résultat est probant. Les Anglais, qui avaient inscrit neuf essais aux Gallois la semaine précédente, n'ont pas pu franchir une seule fois la ligne bleue. Tous leurs points ont donc été marqués au pied.
Malgré l'intelligence de leur capitaine Mike Catt, très souvent dangereux, les Anglais n'ont pas su s'adapter et ont gâché plusieurs situations en surnombre. Au grand désespoir de leur entraîneur, Brian Ashton, qui s'est fâché tout rouge.
«Quand on affronte une équipe aussi forte que celle-là, qu'on travaille aussi durement pour se mettre en position de gagner la rencontre, on ne peut pas se créer trois ou quatre occasions franches d'essais et les laisser filer comme cela», a tonné l'entraîneur des champions du monde.
Ashton, qui avait changé onze des vainqueurs de Galles pour affronter la France, a terminé, samedi, sa revue d'effectifs avant de choisir ses trente joueurs pour défendre le titre mondial. Il a promis d'aligner ses meilleurs éléments pour le second test entre les deux formations samedi à Marseille.
Il est difficile d'imaginer des Anglais moins efficaces en attaque. Aussi, si les Tricolores veulent confirmer et garder leur sol inviolé juste avant la Coupe du monde (du 7 septembre au 20 octobre), ils seraient bien inspirés de progresser en touche et en mêlée. La semaine à venir sera encore studieuse.
AP
xdes/sb (ap)