Tennis: Leipzig, acte fondateur du projet «FedCup»

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TennisLeipzig, acte fondateur du projet «FedCup»

Les Suissesses vont se frotter à ce qui se fait de mieux, les Tchèques. Avant de retrouver pourquoi pas la France.

L'équipe de Suisse de FedCup a fait mieux que celle de Coupe Davis. Contrairement à Roger Federer et Stan Wawrinka, qui avaient été sortis d'entrée par les Etats-Unis en 2012 alors qu'ils avaient pour la première fois fait de cette compétition un objectif avoué, la formation du capitaine Heinz Günthardt a su saisir sa chance dès son retour dans le groupe mondial I.

La victoire décrochée de haute lutte à Leipzig face à une équipe allemande emmenée par la championne d'Australie Angelique Kerber (WTA 2) pourrait bien constituer l'acte fondateur du projet «FedCup» helvétique. Elle a même plus de valeur que celle fêtée par «Fedrinka» et Cie en février 2014 à Novi Sad, où la Serbie évoluait sans Novak Djokovic ni Viktor Troicki. Et elle permet aux Suissesses d'accéder directement au dernier carré, alors qu'un succès dans un 1er tour de Coupe Davis offre une place en quart de finale.

Potentiel tchèque

Comme leurs homologues masculins, les Suissesses auront l'avantage du terrain en demi-finale. Mais leur tâche s'annonce bien plus difficile que celle de Roger Federer et ses partenaires, qui avaient accueilli l'Italie en demi-finale lors de leur épopée victorieuse. Elles se frotteront à ce qui se fait de mieux: la République tchèque, double tenante du titre et lauréate de quatre des cinq dernières éditions.

Le capitaine tchèque Petr Pala est un homme comblé. Ses protégées sont non seulement motivées par une épreuve qui n'attire pas toujours les meilleures joueuses de la planète, mais aussi extrêmement compétitives. Trois Tchèques figurent ainsi dans le top 15 du classement WTA: la double lauréate de Wimbledon Petra Kvitova (WTA 9), la finaliste de Roland-Garros 2015 Lucie Safarova (WTA 10) et la très puissante Karolina Pliskova (WTA 13).

Le potentiel de cette équipe est telle qu'elle est allée s'imposer sur les terres de la Roumaine Simona Halep (WTA 3) malgré l'absence de Lucie Safarova et la méforme de Petra Kvitova, battue dans ses deux simples. Et qu'elle ne compte même pas sur le duo Andrea Hlavackova/Lucie Hradecka, finaliste malheureux du dernier Open d'Australie face à la paire Martina Hingis/Sania Mirza...

Constante progression

Heinz Günthardt est cependant convaincu - à juste titre - que ses joueuses auront toutes leurs chances. «La République tchèque est l'équipe à battre. Ce sera forcément difficile, mais nous pouvons le faire», a lâché le Zurichois, à la tête d'une équipe dont le potentiel n'a, il est vrai, pas grand-chose à envier à celui de la formation de Petr Pala.

Belinda Bencic (WTA 11) est ainsi en constante progression. La Saint-Galloise de 18 ans a travaillé sa force de frappe durant l'intersaison, ce qui lui permet de s'appuyer sur une première balle de service déjà bien plus performante. Timea Bacsinszky (WTA 15) se rapproche pour sa part peu à peu du niveau qui lui avait permis d'atteindre les demi-finales à Roland-Garros et les quarts de finale à Wimbledon l'an dernier.

Quant à Martina Hingis (WTA 1 en double), elle est au sommet de son art. La Saint-Galloise de 35 ans est affûtée comme jamais sur le plan physique, et affiche toujours la motivation et la fraîcheur d'une junior.

«Plus Belinda gagne, plus je suis contente. On se tire vers le haut», a souligné Timea Bacsinszky (WTA 15), qui ne tarissait pas non plus d'éloges envers Martina Hingis. «Tout ce que Martina touche se transforme en or», a-t-elle affirmé. «Nous formons une super équipe», a clamé la Vaudoise, dont le franc-parler, la bonne humeur et la maîtrise des langues en font la leader naturelle.

Revêtement lent

Les Suissesses sont en outre plus polyvalentes que les Tchèques. Petra Kvitova et surtout Karolina Pliskova sont bien plus à l'aise sur les surfaces rapides, alors que le jeu de Lucie Safarova s'exprime mieux sur terre battue. La formation helvétique optera pour un revêtement lent (terre battue ou dur) pour gêner au maximum la République tchèque.

Elle pourra compter sur l'appui de supporters «géniaux» selon les termes de Timea Bacsinszky et doit oser rêver d'une finale qui aurait de toute façon lieu en Suisse, vraisemblablement face à la France, deux ans après le sacre de Lille en Coupe Davis... (nxp/ats)

(NewsXpress)

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