Credit SuisseLes actionnaires se lâchent: «Votre place est derrière les barreaux»
Les dirigeants de Credit Suisse ont essuyé une salve de critiques lors de la dernière assemblée générale. La rémunération de la direction a été refusée à 48%.

- par
- Julien Baumann
Alors que la parole était donnée mardi aux actionnaires présents à ce qui sera la dernière assemblée générale de Credit Suisse, une voix anonyme s’est élevée dans le public: «Tous des criminels! Votre place est derrière les barreaux avec du pain sec et de l’eau!» La valeur des actions ayant perdu toute leur valeur ces dix dernières années, les critiques frontales ont été nombreuses.
«Avec cette fusion, nous avons affaire à une bande de gangsters encore plus grande», a lancé une actionnaire. Un autre a comparé la direction au capitaine «incapable» du Costa Concordia qui s’était échoué en Italie en 2011. «Nous avons été délestés de 4,4 milliards, sans compensation. C’est illégal», s’est emporté un actionnaire qui a appelé à créer une association pour payer de «bons avocats» chargés de «rendre l’argent» perdu.

Les actionnaires ont profité de cette dernière assemblée générale pour faire part de leur déception.
Revers symbolique
Les différentes propositions à l’ordre du jour n’ont pas obtenu la majorité des deux tiers lors des votes et ont été refusées. Un revers avant tout symbolique pour les dirigeants puisque la banque ne va plus exister sous cette forme à l’avenir. Les membres du conseil d’administration de la banque qui se sont représentés ont malgré tout été réélus à une courte majorité. Le président Axel Lehmann a obtenu plus de 55% des voix. Plus de 48% ont voté contre la rémunération fixe de la direction. Ses membres ne recevront pas de salaire en 2023.
Ce dernier est resté vague sur les échéances à venir: «Jusqu’à la réalisation de la fusion, Credit Suisse est une entreprise indépendante qui doit mener ses activités comme d’habitude. Nous espérons, bien entendu, que la fusion pourra être réalisée dans les plus brefs délais», a-t-il déclaré, précisant ne pas savoir «exactement combien de temps durera cette phase de transition». Plus tôt dans la matinée, le responsable s’est excusé pour la gestion qui a mené à la chute de Credit Suisse.