Therwil (BL)Les ados refuseraient toujours de serrer la main
Depuis mercredi, les deux frères syriens musulmans sont tenus de se plier aux règles de l'école. Toutefois, la menace d'une amende ne semble pas porter ses fruits.
- par
- aj/dmz

Âgés de 14 et 15 ans, les jeunes gens sont au centre d'un débat passionné.
Refuser de serrer la main d'une enseignante pourrait coûter jusqu'à 5000 francs d'amende à la famille de deux jeunes de 14 et 15 ans scolarisés à Therwil (BL). Les autorités cantonales ont levé mercredi la mesure d'exception accordée à ces deux frères syriens, qui invoquaient des raisons religieuses. Leur interprétation de l'islam ne les autorise pas à toucher une femme qui ne fait pas partie de leur famille.
Selon des recherches de la «Basler Zeitung», l'affaire est loin d'être réglée. Une connaissance a confié au quotidien alémanique que la famille ne compte pas se plier aux règles et est prête à aller jusqu'au tribunal fédéral pour défendre sa cause. Contacté, le Département de l'instruction publique (DIP) de Bâle-Campagne n'a ni confirmé, ni infirmé cette information.
Compétences dépassées
Le Conseil central islamique suisse (CCIS), qui soutient la famille dans son combat depuis l'éclatement de l'affaire, confirme toutefois que la justice pourrait être saisie. Il relève dans les colonnes de la «BaZ» que la menace de sanctions disciplinaires dépasse, selon lui, les compétences du DIP. Ce dernier justifiait néanmoins sa décision mercredi par une application stricte de la loi cantonale sur l'enseignement obligatoire.
Une position que ne partagent pas tous les musulmans de Suisse. «Notre position sur cette affaire coïncide avec celle des autorités bâloises», déclare à «20 Minuten» Pascal Gemperli, porte-parole de la Fédération d'organisations islamiques de Suisse (FOIS), qui regroupe quelque 170 associations musulmanes.