GenèveLes animations d'été font des remous dans la rade
À l'origine de multiples événements au bord du lac depuis 2017, l'association Cirrus jette l'éponge. Elle critique le récent appel à projets de la Ville.
- par
- David Ramseyer

Le Tour de la rade en 80 jours proposait des concerts, des «silent party» (photo), des séances de cinéma, des animations pour les enfants ou encore des soirées «pique-nique-baignade».
Sur les réseaux sociaux, jeudi dernier, un émoji désabusé annonçait «avec un profond chagrin» que le Tour de la rade en 80 jours n'aura pas lieu cet été. De vive voix, Sivan Kara, cofondateur du festival itinérant, parle d'un «crève-coeur. Je suis abasourdi et en colère.» Alors que la manifestation gratuite disposait d'une autorisation depuis 2017, son organisateur - l'association Cirrus - a découvert début mars dans la presse que la Ville lançait un appel à candidatures pour créer trois zones d'animation estivales. Dans la foulée, elle apprenait que sa permission d'utiliser l'espace public n'était pas renouvelée... Mais libre à elle de postuler au concours de la municipalité. Ce qu'elle ne fera pas.
Pas de place pour tout le monde?
Le délai fixé au 1er avril est bien trop court «pour un nouveau projet crédible et viable, selon Sivan Kara. On travaillait depuis des mois à notre édition 2019. Maintenant, c'est mort». Le Tour de la rade estime aussi que certains des espaces prévus ne conviennent ni aux concerts (le volume sonore y sera trop limité), ni aux animations pour les enfants (le site du quai du Mont-Blanc, «sans ombre», serait «dangereux» pour les petits).
Enfin, les organisateurs se demandent bien pourquoi leur festival autofinancé, «qui répond visiblement aux envies des gens», ne pourrait pas poursuivre ses activités en parallèle des animations voulues par la Ville. «Nous utilisons d'autres lieux que ceux prévus par les autorités, comme la Perle du Lac ou l'île Rousseau», argumente Sivan Kara.
Égalité de traitement
La municipalité balaie les critiques de l'association. «Une autorisation d'utiliser l'espace public n'est pas attribuée à vie, il n'y a pas de droits acquis, riposte le porte-parole du Département de l'environnement urbain, Cédric Waelti. Nous ne sommes pas non plus dans une logique du premier arrivé, premier servi.» Avec son récent appel à projets pour animer la rade cet été, la Ville fixe un cadre, et il est le même pour tous. «C'est une question d'égalité de traitement des candidats», appuie le communiquant. Ce dernier rappelle également que Cirrus était libre de postuler. Quant au délai jugé trop court, il réfute l'objection: «Visiblement, ce n'est pas le cas pour tout le monde; nous avons déjà reçu beaucoup de dossiers».
Enfin, pas question pour l'association de poursuivre sur la même lancée que les années précédentes, en parallèle des festivités prévues cet été. «On ne peut avoir des animations partout, assure Cédric Waelti. Nous devons aussi tenir compte des habitants qui souhaitent disposer de lieux au bord du lac où ils peuvent simplement se balader paisiblement.»