FribourgLes arrêts de bus déjà réhaussés devront reprendre des centimètres
Les aménagements permettant aux personnes à mobilité réduite d’accéder aux bus des transports publics ne suffisent pas. Les communes demandent des compensations pour ce couac, qui va se chiffrer en millions.

La différence de hauteur entre le quai et le palier du bus ne permet pas aux personnes à mobilité réduite d’entrer dans le véhicule de manière aisée et autonome.
S’il n’y avait pas un enjeu financier aussi grand, l’histoire pourrait faire sourire: pour être en conformité avec la loi fédérale sur l’égalité pour les handicapés, des centaines d’arrêts de bus fribourgeois devaient être adaptés d’ici à fin 2023. Certaines communes avaient déjà fait le nécessaire, se basant sur les indications fournies en son temps par les Transports publics fribourgeois (TPF) qui estimaient que des quais d’une hauteur de 16 centimètres suffiraient. Sauf que la donne a changé avec l’acquisition de nouveaux bus, relate «La Liberté». Et le Tribunal cantonal a donné raison à l’association Inclusion Handicap, qui réclamait une hauteur de 22 centimètres pour un arrêt à Guin.
Pour les communes qui avaient déjà effectué les travaux, les surcoûts totaux se chiffreront en millions. À elle seule, la Ville de Fribourg a estimé à 1 million les modifications qu’elle devra apporter aux 25 arrêts déjà réhaussés une fois. À Bulle, où les autorités estiment que tout devra être refait, les travaux de l’époque avaient coûté 700’000 francs. Plusieurs communes ont donc adressé au Canton une demande d’indemnisation, sachant que celui-ci devra lui aussi rectifier la hauteur des arrêts de bus situés sur les routes cantonales. L’Etat se réserve donc le droit de se retourner contre les TPF mais ceux-ci contestent le bien-fondé de ces indemnisations.