Berne: Les avions de SkyWork cloués au sol

Adria Airways, nouveau propriétaire de la compagnie aérienne tessinoise Darwin, reprendra certaines liaisons au départ de Berne de SkyWork. Des décisions concernant la compagnie régionale bernoise, clouée au sol depuis dimanche, ne sont pas attendues avant lundi.

Suite à la suspension de l'autorisation d'exploitation de SkyWork, Adria Airways va démarrer des opérations à Berne à compter du 6 novembre. Le transporteur slovène va stationner d'ici peu deux appareils à Berne-Belp afin de garantir la desserte de métropoles européennes, annonce-t-il dimanche dans un communiqué.

Concrètement, Adria, membre de Star Alliance basé à Ljubljana, assurera les liaisons au départ de Berne vers Berlin, Hambourg, Munich et Vienne. Les vols pourront être réservés dès lundi.

Pour rappel, en juillet dernier, les actionnaires de Darwin, dont le partenaire stratégique émirati Etihad, ont vendu leurs actions à la compagnie slovène. Les vols de Darwin sont commercialisés sous le nom Adria Airways Switzerland.

Quant à SkyWork, menacée de faillite, l'Office fédéral de l'aviation civile (OFAC) avait annoncé à la mi-octobre qu'il limitait son autorisation d'exploitation à la fin de l'horaire d'été, soit ce samedi. SkyWork n'a pas reçu d'autorisation pour son plan d'exploitation d'hiver et annulé six vols dimanche. Selon son site internet, les vols de lundi sont également supprimés.

La compagnie régionale bernoise n'était pas en mesure de produire un plan de financement pour la suite. Un tel plan doit couvrir une période de 12 mois, c'est-à-dire, l'horaire d'hiver 2017/18 et l'horaire d'été 2018, précise SkyWork dimanche dans une communication.

Or le modèle d'affaires fixé pour la période 2018-2022 exige des moyens supplémentaires pour financer «les besoins urgents d'expansion», selon la compagnie. La direction de SkyWork travaille intensivement à trouver des solutions avec les institutions - notamment les banques - ainsi que les décideurs.

Aucune mesure concrète ne devrait être prise avant lundi. SkyWork reste optimiste: son offre d'hiver reste actuelle. Si l'autorisation d'exploitation devait être définitivement suspendue, la plate-forme de réservation sera alors désactivée, précise la société.

Interrogé dimanche dans l'édition en ligne du quotidien Der Bund, le directeur de l'économie du canton de Berne Christoph Ammann a estimé qu'il n'était pas simple de trouver des investisseurs pour SkyWork. «Les retours que j'ai eus ces derniers jours de l'économie bernoise étaient négatifs», a-t-il indiqué. Quant à une participation du canton au sauvetage de la compagnie, elle n'est pas possible faute de base légale.

Depuis sa création, SkyWork Airlines a frôlé la faillite à plusieurs reprises. L'entreprise a réalisé pour la première fois un bénéfice brut lors de l'exercice 2014. Depuis juillet 2015, SkyWork a commencé à desservir également l'EuroAirport de Bâle, selon le site de la compagnie. C'est à cette époque aussi qu'elle déploie ses activités commerciales en Suisse romande, avec une nouvelle équipe de vente.

Fondée en 1983 à Berne comme école d'aviation, SkyWork devient en 2003 la compagnie charter SkyWork Airlines. En 2010, Daniel Borer rejoint la compagnie aérienne à titre d'investisseur externe. Le réseau est étendu, et le transporteur cherche à se positionner dans le segment des bas prix. Alex Gribi, fondateur de SkyWork, quitte les affaires opérationnelles.

Suivent une phase de forte expansion dès 2012 puis des turbulences à la direction. Le modèle d'entreprise est revu et le réseau aérien réduit. En 2014, l'ensemble du paquet d'actions est racheté par un groupe de personnes privées et d'entrepreneurs de la région urbaine de Berne. (nxp/ats)