Crise de la detteLes banques chypriotes rouvrent en Grèce
Les agences des trois filiales grecques de Bank of Cyprus, Cyprus Popular Bank (Laïki) et Hellenic Bank ont rouvert leurs portes mercredi en Grèce.

Les files d'attentes se sont aussi formées en Grèce.
Avant l'ouverture des guichets, de longues files d'attente de clients inquiets pour leurs dépôts en raison de la crise bancaire à Chypre, se sont formées devant les portes des succursales: une quarantaine de personnes devant le siège de la Banque of Cyprus dans le centre d'Athènes, et une quinzaine devant une agence d'Aghia Paraskevi dans la banlieue nord d'Athènes.
«La décision européenne porte un coup à la confiance sur les marchés et aux déposants» a déclaré à l'AFP, Alexandros Dibas, entrepreneur taxi venu pour rembourser une échéance de prêt à l'agence principale de la Bank of Cyprus dans le centre d'Athènes. «Les gens sont inquiets mais nous les rassurons» a indiqué un employé de la banque.
Sous contrôle grec
Mardi, les 312 succursales des trois principales banques chypriotes en Grèce avec leur 5268 salariés sont passées sous contrôle de la Banque du Pirée, après la restructuration du paysage bancaire négociée au forceps entre la zone euro et Chypre au cours du week-end, prévoyant l'absorption de la deuxième banque du pays (Popular) par la première (Bank of Cyprus) et des mesures de contrôle pour éviter une fuite massive de capitaux, notamment étrangers.
Désormais sous tutelle grecque, les dépôts des trois filiales ne subiront pas les décotes et pertes imposées aux établissements chypriotes. (afp)
L'euro tombe sous 1,28 dollar, toujours miné par l'accord
L'euro est tombé mercredi sous le seuil de 1,28 dollar pour la première fois depuis quatre mois, dans un marché toujours agité par le regain d'inquiétudes sur la zone euro après le coup de semonce provoqué par le plan de sauvetage de Chypre. Vers 10H20 GMT, l'euro valait 1,2789 dollar, son plus bas niveau depuis le 21 novembre, contre 1,2861 dollar mardi à 22H00.
Le marché des changes restait hanté par la crainte de voir se répéter ailleurs dans la zone euro les conditions du plan d'aide internationale à Chypre, qui comprend une restructuration drastique du secteur bancaire et une ponction importantes sur les dépôts non garantis (au-delà de 100.000 euros) dans les deux principales banques du pays.
De plus, «les investisseurs restent tendus avant la réouverture des banques chypriotes, qui a été repoussée à jeudi», a noté Omer Esiner de Commonwealth Foreign Exchange. Un mouvement de panique à l'ouverture des guichets «pourrait compliquer les efforts des responsables politiques pour stabiliser les marchés», selon lui.
«Repousser la réouverture des banques chypriotes va provoquer l'inverse de l'effet souhaité: le plus longtemps les clients feront face à des guichets fermés, et plus forte sera leur envie de retirer leurs fonds dès qu'ils rouvriront», abondaient les analystes de Commerzbank.
La gestion du dossier chypriote ravivait par ailleurs les inquiétudes sur les autres économies fragiles de la zone euro, notamment sur l'Italie toujours confrontée à une impasse politique, le chef de la gauche Pier Luigi Bersani peinant à former un gouvernement viable.
La bourse d'Athènes s'effondre
La bourse d'Athènes s'est effondrée mercredi en début d'après-midi, perdant 6,83%, dans le sillage du règlement par l'UE et le FMI du cas chypriote, dont la Grèce craint des retombées sur son économie.
A 14H00, l'indice général s'établissait à 824,47 points, avec des valeurs bancaires relativement épargnées, avec une chute limitée à 2,71%. Les craintes suscitées par la situation à Chypre avaient déjà fait chuter mardi la place d'Athènes de 4,9%. Les économies des deux pays sont très liées.