Votations du 7 mars - Avocat pour animauxLes défenseurs des animaux tancent la justice genevoise
Seule une poignée de manifestants ont bravé la pluie et le froid, vendredi matin, pour faire part de leur mécontentement au Ministère public genevois. Ils dénoncent la trop faible proportion de peines prononcées contre les personnes maltraitant des animaux et demandent l'introduction d'un avocat cantonal spécialisé lors des prochaines votations.
- par
- tpi
«Le Ministère public et le vétérinaire cantonal sont surchargés, c'est pour ça qu'il faut qu'il y ait un avocat qui s'occupe uniquement des plaintes pour maltraitance envers les animaux.» Le message de la représentent de la Protection suisse des animaux (PSA), Mira Gelehrter, est simple. Pour elle son association, il faut que les Suisses vote Oui le 7 mars prochain.
Selon les chiffres fournis par la PSA – dont la provenance ni l'exactitude n'ont pu être attestées –, le nombre de condamnations pour 10'000 habitants prononcées à Genève s'élevait en 2008 en 0,05, donc bien loin de la moyenne nationale qui atteint les 0,92 condamnation en matière de maltraitance des animaux.
Un taux bien trop faible pour contenter la PSA, qui affirme en outre que 90% des délits perpétrés sur le canton sont traités à la va-vite, et que quand une peine est prononcés, celle-ci est trop légère pour être dissuasive.
Un surcoût minime pour le contribuable
Les six manifestants présents vendredi matin devant le Palais de justice de Genève demandent donc l'introduction d'un avocat, dépendant du Ministère public et payé par le canton, qui se spécialiserait dans le domaine. Il déchargerait ainsi le vétérinaire cantonal, débordé selon la PSA, et serait également plus efficace dans le suivi des dossiers.
Le surcoût induit par la mise en place d'un avocat cantonal pour animaux n'est pas non plus un problème, assure Mira Gelehrter, qui explique qu'à Zürich, le système équivaut à une surcharge de huit centimes par an par contribuable.
Quant à savoir s'il n'existe pas de cause plus importante que la défense des droits des animaux – comme peut-être la maltraitance des enfants –, «il est délicat de comparer un enfant avec un animal, répond-elle. Mais tous deux sont des êtres vivants qui méritent d'être défendus devant la justice.»
A noter enfin que les manifestants n'ont pas rencontré de délégation du Ministère public genevois.
Alexandra Savigny, membre du comité du Refuge de Darwyn, association qui assure la défense la défense des chevaux maltraités à Genève, dénonce l'inaction de la justice du canton dans les cas d'exactions faites envers les animaux. (Video : 20 minutes online)
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