Sommet du G8Les dirigeants veulent se battre en faveur du climat
Pays riches et émergents sont parvenus jeudi à L'Aquila en Italie à des avancées sur le climat, qu'il reste encore à concrétiser.
Ils se sont également entendus sur quelques principes économiques dans l'espoir de sortir la planète de la plus grave récession depuis près d'un siècle.
Le président américain Barack Obama a salué devant la presse un «consensus historique» sur la lutte contre le réchauffement climatique. Il s'exprimait à l'issue d'une réunion à L'Aquila du Forum des principales économies (MEF), qui regroupe les pays riches du G8, les pays émergents du G5, plus l'Australie, la Corée du Sud et l'Indonésie.
Barack Obama a exhorté l'ensemble de ces pays à participer à la tâche pour parvenir à un accord ambitieux avant la conférence de Copenhague sur le climat en décembre.
«Nous sommes d'accord pour dire que les pays développés comme le mien ont la responsabilité historique d'être à la tête de cet effort», a reconnu M. Obama. Mais, a-t-il ajouté, la participation «active» des pays émergents, dont la Chine, l'Inde ou le Brésil, futurs plus gros pollueurs de la planète, «est la condition préalable à une solution».
Pas assez pour Copenhague
Les Nations unies ont fait part de leur déception, jugeant que les avancées obtenues à L'Aquila risquaient de ne pas être suffisantes pour arracher un accord à Copenhague.
«Les dirigeants du G8 avaient une occasion unique qui risque de ne plus se représenter», a estimé le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, dans une déclaration lue à l'AFP par son porte-parole.
Si le G8 s'est bien engagé à réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre de 50% en 2050 et celles des pays industrialisés de 80%, par rapport à 1990 ou «une année plus récente», il n'a pris aucun engagement à moyen terme. Les pays émergents le réclamaient afin de prendre leur part du fardeau.
Ils ont ainsi renoncé jeudi, à l'insistance de la Chine selon des diplomates, à s'engager sur une réduction de moitié des émissions mondiales d'ici cette date, contrairement à l'engagement pris la veille par le G8.
Conclure Doha en 2010
Mercredi, les pays riches du G8 (Allemagne, Etats-Unis, Russie, Grande-Bretagne, France, Italie, Japon et Canada) se sont ralliés à la limite maximale des 2 degrés de réchauffement, endossant ainsi le point de vue des scientifiques. Ils ont été rejoints jeudi sur ce point par les pays émergents du G5 (Inde, Chine, Brésil, Afrique du Sud, Mexique) et d'autres pays (Corée du Sud, Australie et Indonésie).
Tous ces pays se sont également engagés à respecter un certain nombre de principes économiques, à commencer par l'ouverture des marchés, pour préserver les chances de reprise économique durable.
Ils ont ainsi affirmé vouloir conclure en 2010 les négociations de Doha sur la libéralisation du commerce mondial, selon le texte de la déclaration commune adoptée jeudi.
Ils se sont également dits prêts à éviter les dévaluations compétitives de leurs monnaies et désireux de favoriser un système monétaire international stable.
Nouvelle monnaie?
La demande chinoise d'une réflexion sur une nouvelle monnaie de réserve internationale pour remplacer le dollar n'a pas trouvé place dans cette déclaration. Mais le président français Nicolas Sarkozy s'est fait l'avocat d'une réflexion sur l'avenir de ce système monétaire, car, a-t-il dit, «un monde multipolaire doit correspondre à un monde multimonétaire».
M. Sarkozy a également appelé à institutionnaliser «le plus vite possible» le G14, qui regroupe le G8 et le G5 et l'Egypte.
Iran: priorité à la diplomatie
Sur le plan diplomatique, les dirigeants du G8 ont fermement condamné l'essai nucléaire et les tirs de missiles effectués ces derniers mois par la Corée du Nord. Face à l'Iran, les pays du G8 penchent pour une solution diplomatique, du moins jusqu'au sommet du G20 le 24 septembre à Pittsburgh.
Le thème principal du dernier jour du sommet vendredi sera l'aide aux pays pauvres, en particulier ceux d'Afrique. (ats)