Etats-UnisLes dispensaires de cannabis attirent le crime
La capitale du Colorado (ouest des Etats-Unis) a vu une légère augmentation de la délinquance à proximité de ces centres médicaux.
- par
- Guillaume Serina ,
- Los Angeles
Près d'un tiers des crimes et délits dans l'agglomération de Denver (611'000 habitants) a lieu à moins de mille pieds, soit 304 mètres, de dispensaires de cannabis. C'est l'étonnant chiffre communiqué mercredi matin par la municipalité, pour le bilan du premier semestre 2013. Mais il ne faut pas tirer de conclusion hâtive: il n'y a pour l'instant aucune preuve que les crimes et délits relevés sont directement liés à l'activité de ces dispensaires.
Au Colorado, comme dans certains autres Etats américains, il est légal d'acheter et de consommer du cannabis pour des raisons médicales. Il suffit de se procurer une ordonnance, prescrite par un médecin spécialisé et de se rendre dans ces dispensaires. Toutefois, le nombre de méfaits a suffi à rouvrir le débat sur la délinquance dans la «mile high city»: en six mois, ce sont en effet sept mille crimes commis à 300 mètres à la ronde qui ont été répertoriés. Mitch Morrissey, le procureur de la ville, a précisé que figuraient parmi ce nombre une «douzaine d'homicides» et «des centaines de vols». «C'est un secret très moche», a-t-il dit au Denver Post.
Les associations de défense de consommation du cannabis critiquent fortement ces chiffres et les déclarations de Mitch Morrissey. «Nous avons vu qu'au contraire les actes de délinquance sont en diminution autour des dispensaires tout à fait légaux», oppose Betty Aldworth, de la National Cannabis Industry Association, en se basant sur «plusieurs bilans statistiques des forces de l'ordre». Selon elle, les arrestations dont font état la municipalité sont liées à des revendeurs illégaux de marijuana.
Finalement, les paroles les plus sages viennent de la bouche de Chris Hageseth, propriétaire de deux dispensaires et déjà cambriolé à plusieurs reprises. «Comme n'importe quel petit commerce qui possède un bien de valeur et facilement transférable», les dispensaires sont des cibles idéales de la part des délinquants. Surtout que la plupart des transactions se font en espèce, les banques refusant généralement d'ouvrir un compte en banque pour ce type de commerce.
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