MusiqueLes droits d'Universal sur l'oeuvre de Prince annulés
La justice a déclaré nul le contrat par lequel le label Universal avait acquis pour 31 millions les oeuvres non publiées de Prince.
Refusant de trancher entre les parties au litige, Kevin Eide, juge dans le Minnesota, a préféré annuler purement et simplement le contrat passé avec Universal. Il a estimé que les gestionnaires du catalogue du «Kid de Minneapolis» ne pouvaient se permettre la longue et coûteuse bataille judiciaire qui se profilait.
«Cette cour estime que les administrateurs (des biens de Prince) doivent se comporter de façon précautionneuse, afin de préserver les actifs placés sous leur gestion», a déclaré le juge Eide, de Carver County, la ville où est décédé l'auteur de «Purple Rain», dans son studio d'enregistrement de Paisley Park.
Coffres-forts de titres non publiés
Prince avait des coffres-forts remplis de titres non publiés, à Paisley Park. La question du sort de ces chansons s'était rapidement posée après sa disparition. Universal avait annoncé en février avoir acquis les droits sur les oeuvres non publiées par Prince depuis le milieu des années 1990, quand il avait quitté le label Warner avec pertes et fracas, ainsi que sur un certain nombres d'enregistrements réalisés par Prince lorsqu'il était au sommet de sa gloire.
Mais les administrateurs de Prince avaient reconnu que ce contrat risquait d'entrer en concurrence avec les droits encore détenus par Warner. Ils avaient accepté en mai l'éventualité d'une annulation de l'accord passé avec Universal.
«Esclave»
Prince avait toujours été très critique des relations entre les artistes et les maisons de disques, ce qui l'avait poussé notamment à s'exhiber avec le mot «esclave» sur ses joues dans les années 1990. Si Prince était revenu chez Warner en 2014, près de quinze ans après avoir quitté ce label, il avait toujours réservé la diffusion de sa musique en streaming au site Tidal du rappeur Jay-Z.
Dans son dernier album, «4:44», celui-ci a d'ailleurs vertement accusé les administrateurs des biens de Prince. Il s'est notamment étonné que ceux-ci n'aient pas «mis son cercueil aux enchères». (nxp/ats)