GenèveLes e-sportifs franchissent une étape
Les gamers viennent de faire un pas vers leur inclusion aux sport-études. L'État attend entre autre un feu vert olympique.
- par
- Lucie Fehlbaum

Les jeux les plus prisés entraînent la stratégie, la coordination déquipe ou le sens des probabilités .
Le 13 mai dernier, l'Association genevoise des sports (AGS) a reconnu un membre d'un genre nouveau: la Geneva e-sport federation (GVAES). «Une première Suisse», selon Romain Bodinier, son président. Et un premier pas vers la reconnaissance par le Département de l'instruction publique (DIP), en charge des cursus sport-études que l'e-sport souhaiterait intégrer. «Nous voulons permettre aux jeunes de percer sur la scène e-sport sans compromettre leurs études. Seules des initiatives privées forment aujourd'hui les joueurs pro en Europe. Genève pourrait se démarquer par la voie académique.»
Condition physique nécessaire
Le cursus ressemblerait aux sport-étude «classiques»: étonnamment, la pratique de la discipline nécessite aussi une préparation physique. Un objectif validé par le président de l'AGS, Roger Servettaz. «Je trouve l'idée bonne, on a tellement besoin de stratégie pour grandir dans la vie. Ces jeux peuvent la développer, à l'instar des échecs. Mais le Canton est indépendant dans sa décision.»
Encore trop tôt
Le DIP a ouvert la discussion avec GVAES. Selon son porte-parole, Pierre-Antoine Preti , «des rencontres ont déjà eu lieu avec l'office cantonal du sport. Mais il est encore trop tôt pour reconnaître ce domaine, malgré son essor. Nous sommes attentifs aux décisions du Comité olympique international, qui ne l'a pas encore fait.»
Des débouchés professionnels pas encore assez encadrés
Des débouchés professionnels pas encore assez encadrés
«Un des arguments du cursus sports-étude, explique Pierre-Antoine Preti, réside dans les possibilités professionnelles à terme. Or, aucune fédération n'encadre clairement les carrières des e-sportifs», très anarchiques. Thomas Bach, président du Comité olympique international, abonde. «Aucune structure n'a l'autorité nécessaire pour garantir le respect des règles olympiques et des valeurs du sport dans ce domaine.» A Genève, c'est le regroupement des associations existantes en fédération qui a permis l'intégration à l'AGS.