Bâle-CampagneLes écrevisses de la Lucelle décimées
La plus importante population d'écrevisses à pattes blanches de Suisse a été anéantie. Les spécimens sont victimes d'un champignon.
Des centaines d'écrevisses sont mortes dans la Lucelle, près de Laufon (BL). Elles ont été victimes de la peste de l'écrevisse causée par un champignon.
La maladie, qui n'est pas dangereuse pour l'homme, a été constatée il y a un mois environ dans le Rhin et dans des affluents comme la Wiese ou la Birsig, a indiqué lundi le Département de l'économie et de la santé du canton de Bâle-Campagne. Le champignon avait été repéré sur deux espèces non indigènes (écrevisse de Californie et écrevisse américaine).
La Lucelle, qui se jette dans la Birse à Laufon, est maintenant touchée. La population d'écrevisses à pattes blanches est anéantie «presque à 100%», selon les autorités. Chez les espèces indigènes, la maladie provoque presque toujours une mortalité de 100%, précise l'Office vétérinaire fédéral.
Pour combattre la maladie dans la Lucelle, le canton a décidé d'interdire de prendre des écrevisses dans la rivière ou d'en mettre à l'eau. Les pêcheurs sont informés par les autorités qu'ils doivent désinfecter leurs bottes, leurs cannes et leurs hameçons avant de pêcher dans un autre cours d'eau.
Le canton du Jura, où la Lucelle prend sa source, n'annonce pas de mesure particulière, car on ne pêche presque pas dans le tronçon jurassien. Le canton de Soleure, touché dans l'enclave de Petit-Lucelle, renonce pour l'instant à intervenir.
Les écrevisses de Californie et américaines sont des espèces non indigènes, combattues depuis des années. L'écrevisse de Californie est la plus invasive et menace l'écrevisse à pattes blanches, mais aucun spécimen n'a été retrouvé jusqu'à présent dans la Lucelle.
L'agent infectieux de la peste de l'écrevisse est le champignon oomycète («aphanomyces astaci»), précise l'Office vétérinaire fédéral. L'indice le plus important de la maladie est la présence de nombreuses écrevisses mortes dans l'eau. (ats)