Prilly (VD): «Les élèves nettoient une classe, c'est pédagogique»

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Prilly (VD)«Les élèves nettoient une classe, c'est pédagogique»

Il n'y aura pas de grands nettoyages des collèges avant la rentrée.
La polémique enfle depuis que profs et élèves ont dû mettre la main à la pâte.

Abdoulaye Penda Ndiaye
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Abdoulaye Penda Ndiaye
L'Ecole des Charmilles en train d'être nettoyée de fond en comble lors des vacances scolaires 2011. A Prilly (VD), à cause de restrictions budgétaires, seul le strict minimum sera assuré par la commune. PHOTO: Laurent Guiraud.

L'Ecole des Charmilles en train d'être nettoyée de fond en comble lors des vacances scolaires 2011. A Prilly (VD), à cause de restrictions budgétaires, seul le strict minimum sera assuré par la commune. PHOTO: Laurent Guiraud.

Guiraud Laurent/ Edipresse

Confrontée à des difficultés financières, la commune a décidé de réduire ses dépenses de manière drastique. Le secteur nettoyage des infrastructures scolaires n'a pas échappé aux coupes budgétaires (lire ci-contre). Vendredi, pour leur dernier jour d'école avant les vacances d'été, les élèves du primaire avaient une mission bien particulière: laisser une classe propre en ordre. Pendant une heure, ils ont dû ripoliner les lieux avec leurs enseignants.

Une maman: «Ce n'est pas aux élèves de panosser »

La décision communale provoque la colère des profs et de certains parents d'élèves. «Ce n'est pas aux enfants de passer la panosse ou de laver les vitres», s'offusque la maman d'une élève de 11ans. «A part le sol et les lavabos, Prilly ne s'occupe plus du reste. Désormais, c'est aux concierges et aux instituteurs, voire aux élèves, de nettoyer les tapis, les vitres, les étagères, les tables, les chaises et les fenêtres», proteste une maîtresse. Vendredi, comme d'autres collègues, elle a passé sa matinée à panosser l'école. «C'est quand même déplorable de priver des étudiants de petits jobs et de nous faire travailler pour économiser de l'argent», poursuit-elle.

Réaction du syndic et ex-enseignant

Le syndic Alain Gillièron rappelle que tous les dicastères ont été touchés par les mesures économiques. «Que des enfants passent une heure à nettoyer leur salle de classe, c'est à la fois éducatif et pédagogique. Et c'est quelqu'un qui a été enseignant pendant quarante ans qui vous le dit», défend l'élu. Une parente d'élève abonde dans son sens: «C'est bien de responsabiliser les enfants.»

Un job d'étudiant

Le budget du grand nettoyage a baissé d'une quinzaine de milliers de francs. La commune a toujours fait appel à des étudiants habitant la localité. L'effectif dévolu à cette mission va être réduit de moitié. Prilly a déjà dressé une liste des tâches qui ne seront plus de son apanage. En 2002, pour des raisons budgétaires, des mesures drastiques similaires avaient été adoptées. «Sans aucune polémique», se souvient le syndic.

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