NeuchâtelLes enseignants ont suspendu leur action
Le gouvernement neuchâtelois a fait certaines concessions pour améliorer les conditions de travail.Le conflit a pris fin jeudi soir.

Des enseignants neuchâtelois en grève (Jeudi 24 novembre 2016).
Le conflit entre des enseignants neuchâtelois et le Conseil d'Etat s'est terminé jeudi soir. Chacun de leur côté, les membres des deux syndicats engagés dans la lutte ont décidé à près de 80% d'accepter les propositions du gouvernement et donc de suspendre leur action.
La nouvelle grille salariale reste non négociable. Mais les syndicats ont obtenu de l'exécutif qu'il mette en oeuvre toute une série de mesures liées aux conditions de travail. Ce n'est qu'une interruption. Nous repartirons au combat si le Conseil d'Etat ne tient pas ses engagements», a précisé Claude Grimm, secrétaire syndicale du Syndicat des services publics (SSP).
«C'est le principe de réalité qui l'a emporté», commente-t-elle. «Tout en continuant de dénoncer les méfaits de la nouvelle grille salariale, une majorité de nos membres ont considéré qu'il valait mieux accepter les propositions du Conseil d'Etat plutôt que de prendre le risque de tout perdre», a-t-elle indiqué à l'ats, confirmant une information des médias locaux.
Le SSP a tenu une assemblée jeudi soir à La Chaux-de-Fonds. Le Syndicat autonome des enseignants neuchâtelois (SAEN) a quant à lui procédé à un sondage sur internet.
Une réunion entre gouvernement et syndicats avait eu lieu tôt mercredi matin dans les murs du Château, alors que dans la cour s'étaient rassemblés des centaines d'enseignants. C'était aussi la quatrième journée de grève depuis début novembre.
Dernières concessions
Le Conseil d'Etat a transmis mercredi soir aux syndicats sa réponse, que ceux-ci ont publiée sur leurs sites internet. Ce sont ses dernières propositions, et elles sont valables seulement à condition de mettre fin au conflit.
Parmi les nouvelles concessions: le gouvernement accorde une période hebdomadaire aux enseignants de 3e à 6e année pour les tâches de maître de classe. Et il donne un échelon de plus aux enseignants pénalisés depuis deux ans par le système salarial transitoire.
De plus, il confirme les propositions qu'il avait déjà faites le 22 novembre. Notamment, une réévaluation des fonctions commencera au premier trimestre 2017 pour s'achever fin 2018. Et une démarche sera lancée pour réduire les tâches administratives.
L'exécutif accepte également de supprimer immédiatement les épreuves cantonales, qui suscitaient un surplus de travail. D'autres mesures dépendront du Grand Conseil: la suppression de la cotisation des enseignants à la caisse de remplacement, et la non-répercussion de l'indice négatif des prix à la consommation en 2017.
«Moins pire»
«Evidemment, ce n'est pas Byzance et les conditions de travail neuchâteloises restent les moins bonnes de Romandie», commente le SAEN sur son site internet. Mais ces conditions deviendraient «moins pires» grâce à ces concessions du gouvernement, «qui n'étaient simplement pas imaginables il y a quelques mois encore».
Et de soumettre à ses membres divers scénarios: accepter ces offres au moins sous forme de trève, réclamer des concessions supplémentaires ou encore poursuivre le combat pour l'abandon de la grille salariale. (nxp/ats)