Lausanne: Les étudiants malades ou en quarantaine devront redoubler

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LausanneLes étudiants malades ou en quarantaine devront redoubler

En Facultés de médecine et de droit notamment, les universitaires absents pour cause de coronavirus ne pourront pas se présenter aux examens et devront refaire leur année.

par
Lauren von Beust
En cas de maladie ou de quarantaine, les étudiants qui ne pourront pas se présenter aux épreuves devront a priori redoubler leur année. (Image d’illustration.)

En cas de maladie ou de quarantaine, les étudiants qui ne pourront pas se présenter aux épreuves devront a priori redoubler leur année. (Image d’illustration.)

Keystone

«Je comprends l’inquiétude des étudiants. C’est difficile pour tout le monde et on essaie de faire au mieux», affirme Géraldine Falbriard, attachée de presse à Unicom. Pour cette session d’examens particulière qui a débuté lundi, l’Université de Lausanne (UNIL) a établi un plan de protection sanitaire à suivre lors des examens en présentiel. Un cadre que doivent respecter toutes les facultés. Et en cas de suspicion, le manuel est clair: «Les personnes qui présentent des symptômes évocateurs de Covid-19 (toux, maux de gorge, difficulté respiratoire, fièvre, perte soudaine de l’odorat ou du goût, rhume, douleurs musculaires, diarrhées, vomissements) ne doivent pas participer aux examens et doivent prendre contact avec un médecin ou un centre de soins.» Un paragraphe qui inquiète les étudiants.

Malhonnêteté encouragée

«La Faculté nous a confirmé par téléphone qu’en cas de quarantaine via l’application SwissCovid, il n’y avait aucune autre solution que de se retirer des examens et de redoubler l’année. Beaucoup d’entre nous ont donc désinstallé l’application et demandé à leurs proches de faire de même», confie une étudiante en médecine. La mesure concerne les étudiants de 1re et 2e années.

La crainte de perdre une année pousse certains à la malhonnêteté et pourrait avoir une incidence sur la santé publique. «En cas de symptômes, il y a un risque important que les étudiants n’aillent pas se faire tester et se présentent à leurs examens», poursuit la jeune femme. Le professeur Pierre-Alexandre Bart, directeur de l’École de médecine, répond: «C’est en effet bien malheureux pour celui qui aurait croisé quelqu’un de positif au Covid-19 avant ses examens, mais le principe de sécurité prévaut.» Il insiste sur la «grande complexité organisationnelle» engendrée par le contexte sanitaire actuel et sur «les objectifs d’évaluation qui ont dû être modifiés en conséquence» pour près de 1900 personnes inscrites en médecine.

À partir de la 3e année de bachelor, Pierre-Alexandre Bart confirme qu’il existe la possibilité d’un «passage conditionnel» pour ceux qui n’auraient pas pu se présenter à une épreuve écrite, mais qui auraient rempli un certain nombre de critères énoncés dans le règlement leur permettant de passer à l’étape suivante. Seule condition: valider en janvier 2021 l’examen manqué ces prochains jours.

«Le candidat conserve ses chances intactes»

Même constat en droit. Mais le doyen de la faculté, Laurent Moreillon, tempère: «Le retrait d’un étudiant malade ou en quarantaine pendant la période d’examens n’est pas assimilé à un échec. Le candidat conserve ses chances intactes.» La règle est valable pour toutes les facultés de l’UNIL.

Et pourquoi ne pas proposer une seconde chance en cas de maladie ou de quarantaine? «L’organisation d’une session d’examens avant la reprise des cours est irréaliste et impossible à mettre sur pied. La session actuelle se termine le vendredi 4 septembre et la rentrée aura lieu le 21», explique Laurent Moreillon. Pas de session de rattrapage prévue en médecine non plus. A priori du même avis que son collègue, Pierre-Alexandre Bart n’est toutefois pas aussi catégorique sur la question.

Privilégier les examens en présentiel

Malgré quelques examens proposés en ligne, la Faculté de médecine a privilégié les examens en présentiel, en tenant compte du contexte actuel. «Les épreuves à distance ne garantissent de loin pas une égalité des chances. On risque alors de se retrouver avec des différences de matériel électronique, des problèmes de sécurité informatique et potentiellement de la triche. Les étudiants n’auraient donc pas tous été sur un pied d’égalité», explique Pierre-Alexandre Bart. Il reconnaît cependant qu’avec de tels examens en août, le principal inconvénient demeure la suppression des possibilités de rattrapage pour les étudiants.

L’UNIGE encore indécise

En matière de rattrapage d’examens manqués en la période actuelle, l’Université de Genève (UNIGE) est encore indécise. «Nous travaillons sur la question et suivons au plus près l’évolution de la situation sanitaire. Une communication officielle sera envoyée à nos étudiants dans les prochains jours», annonce le service de communication de l’établissement.

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