Bureaux de posteLes fermetures se suivent à un rythme régulier
La Commission fédérale de la poste demande que des critères régionaux soient appliqués à la desserte postale.

Ce sont 115 bureaux de poste qui ont été remplacés pour la plupart en agences en 2015.
Une centaine d'offices de poste ont disparu en 2015. La plupart ont été remplacés par des agences. Selon la Commission fédérale de la poste (PostCom), le rythme des fermetures est régulier.
La qualité de la desserte postale «se maintient à un niveau très élevé en comparaison internationale», selon la PostCom, par la voix de son président Hans Hollenstein, qui présentait lundi à Berne son rapport annuel aux médias. Si le nombre d'offices postaux a reculé, de 1562 (fin 2014) à 1464 (fin 2015), celui des agences postales a passé de 660 à 735.
Bon nombre d'offices qui ferment deviennent en effet des agences, installées dans des commerces, «en raison de l'évolution du comportement de la clientèle et pour des questions de coûts». D'après la commission, la transformation du réseau des offices postaux se poursuit «quasiment au même rythme» que précédemment.
Tenir compte des régions reculées
Sur les 115 cas de transformations réalisées jusqu'ici, un dixième a été porté devant la commission par les communes. La Poste avait notamment prévu de remplacer les offices de Ramsen (SH) et de Grandvillard (FR) par un service à domicile.
Suite aux avis défavorables émis par la PostCom, elle y a renoncé. «La poste doit tenir compte des principes d'économie, mais également de la desserte dans les régions reculées», avance Hans Hollenstein.
La PostCom demande que des critères régionaux soient appliqués à la desserte postale, plutôt qu'une valeur moyenne valable dans toute la Suisse. De son côté, La Poste examine «de manière appropriée» la suppression d'une distribution à domicile, souligne la commission.
Au total, 1005 ménages sont exclus du service ordinaire de distribution à domicile, un nombre qui paraît minime à la PostCom par rapport à celui des ménages desservis toute l'année, soit 1,715 million.
Une vision globale fait défaut
Néanmoins, la commission est d'avis que le développement du réseau des offices de poste doit reposer sur une planification et une vision globale. «Force est de constater que cette vision et les critères d'efficacité font actuellement défaut en Suisse», analyse Hans Hollenstein.
Compte tenu de son importance du point de vue du service public, la décision relative à la conception de ce réseau ne doit pas être de la seule compétence de La Poste, poursuit la commission. Il s'agit de veiller à ce que le nombre de points de contact soit suffisant pour répondre aux besoins des clients.
Sans planification efficace, La Poste risque de se contenter de fermer des offices au cas par cas, lorsque l'occasion se présente, par exemple lors du départ à la retraite du responsable. «C'est une façon de faire problématique et qui manque de transparence», selon la PostCom.
Numérisation et innovation
La numérisation croissante devrait aussi sensiblement transformer le système postal ces prochaines années, prévient la PostCom. «Un domaine dans lequel la Suisse est relativement conservatrice», selon son président.
La Poste va par ailleurs tester en été 2016, dans le cadre d'un projet pilote, une boîte aux lettres intelligente. Elle sera accessible par le destinataire au moyen d'une application mobile.
Une innovation que soutient la PostCom. Mais cette dernière ne souhaite pas pour autant «que les nouveautés technologiques entravent la concurrence ou amènent chaque prestataire à mettre en place son propre réseau». La boîte dite intelligente devra être accessible par tous les services postaux.
Pour faire face aux défis urbanistiques, la commission encourage également la Poste à avoir recours à des formes de distribution innovantes sur le dernier kilomètre. L'utilisation de véhicules peu polluants, de voitures électriques et de bicyclettes fait partie des pistes à explorer. (nxp/ats)