Franc fortLes fusions-acquisitions transfrontalières en repli
Les fusions et acquisitions impliquant des petites et moyennes entreprises (PME) se sont repliées l'an passé.

Photo d'illustration.
De 216 en 2014, les fusions-acquisitions ont décliné à 176 (-19%), reflet de la chute de 40% des transactions transfrontalières, selon une étude du cabinet de conseils Deloitte.
Les transactions domestiques, soit celles intervenues entre des PME helvétiques, ont elles aussi diminué, soit de 8%, écrit lundi Deloitte. Reflet de l'importance du tissu des PME dans l'économie suisse, le cabinet de conseils révèle que 84% des opérations visant une cible en Suisse ont impliqué des PME.
Du côté des transactions dans le cadre desquelles des entreprises étrangères se sont emparées de PME suisses, 48 opérations ont été recensées l'an passé, contre 81 en 2014. Les firmes américaines ont représenté le premier acquéreur, devant celles établies en Allemagne et en France.
Si les États-Unis ont consolidé leur place de premier acquéreur étranger de PME suisses l'an passé, cette tendance devrait se confirmer encore une fois cette année, à la faveur de l'appréciation du dollar américain, observe Deloitte.
Actifs helvétiques plus chers
La décision de la Banque nationale suisse (BNS) le 15 janvier 2015 d'abandonner le taux plancher liant franc et euro, s'est traduite par un renchérissement des actifs helvétiques pour les investisseurs étrangers, en particulier ceux établis en zone euro. Dans un climat d'incertitude renforcée, certaines sociétés étrangères ont abandonné ou gelé leurs projets d'acquisitions en Suisse.
Quant aux acquisitions d'entreprises étrangères par des sociétés helvétiques, elles ont aussi diminué de 2% à 54 opérations l'an passé. Malgré un pouvoir d'achat plus important en raison de la vigueur du franc, les PME suisses, dont les marges se sont tassées, se sont concentrées sur l'adaptation de leur structure à la nouvelle donne monétaire.
Seules les sociétés disposant d'un solide bilan ou celles en mesure d'opérer rapidement les restructurations nécessaires ont pu profiter du franc fort pour réaliser des acquisitions. Le secteur industriel a recensé le plus grand nombre de transactions effectuées par des PME helvétiques à l'étranger (18 opérations), dont six en Allemagne.
Évoquant une année 2016 riche de défis pour les PME suisses, Deloitte laisse entrevoir une activité plus dynamique sur le front des fusions et acquisitions. Un scénario qui repose notamment sur l'amélioration des performances des firmes helvétiques, en particulier celles qui ont pu absorber le choc du franc fort.
Transactions jusqu'à 500 millions
Les opérations de fusions et acquisitions dénombrées par Deloitte émanent d'entreprises dégageant un chiffre d'affaires supérieur à 10 millions de francs et employant moins de 250 salariés. Leur valeur de transaction était comprise entre 5 et 500 millions de francs. (nxp/ats)