Pharma: Les génériques ont pesé sur Novartis en 2016

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PharmaLes génériques ont pesé sur Novartis en 2016

Le groupe pharmaceutique bâlois a vu son bénéfice reculer de 5% l'an dernier, à cause de la concurrence.

Novartis escompte un exercice 2017 du même ordre de celui de l'an dernier.

Novartis escompte un exercice 2017 du même ordre de celui de l'an dernier.

Keystone/Archives/photo d'illustration

Pénalisé par la concurrence des médicaments génériques et la pression sur les prix, Novartis a réalisé des résultats en baisse en 2016. Le géant pharmaceutique bâlois a subi de plein fouet les effets de la perte du brevet de son médicament phare Glivec. Le sort de sa division ophtalmologique Alcon, toujours en difficultés, sera scellé dans le courant de l'année.

Le bénéfice net s'est replié l'année dernière de 5% par rapport à 2015, à 6,7 milliards de dollars (6,65 milliards de francs). Sans les effets de change, il progresse de 1%, a indiqué mercredi le groupe bâlois.

Le chiffre d'affaires s'est inscrit à 48,52 milliards de dollars, fléchissant de 2% sur un an. Il est cependant stable par rapport à celui de l'année précédente à taux de change constant. Le résultat opérationnel (EBIT) a diminué de 8%, à 8,27 milliards de dollars.

Ces performances, qui se situent dans le bas de la fourchette des prévisions des analystes interrogés par AWP, n'ont pas refroidi les investisseurs. A la Bourse suisse, l'action a évolué à la hausse dès l'ouverture dans un marché SMI clairement bien orienté.

Sur le seul quatrième trimestre, le chiffre d'affaires est resté stable à 12,3 milliards de dollars. Le bénéfice net a plongé de 11% à 0,9 milliard de dollars. Le résultat opérationnel s'est inscrit à 1,5 milliard de dollars (-13%).

Options étudiées pour Alcon

La division spécialisée en ophtalmologie Alcon, actuellement en redressement, a connu un exercice difficile. Elle a essuyé une perte opérationnelle de 132 millions de dollars en 2016 contre un bénéfice de 281 millions en 2015. Le chiffre d'affaires a baissé de 3%, à 5,8 milliards de dollars.

Le groupe bâlois va évaluer toutes les options pour l'avenir d'Alcon, a déclaré Joseph Jimenez, le patron de Novartis, devant les journalistes à Bâle. Il envisage aussi bien de conserver la division que de s'en séparer par une scission ou une introduction en Bourse. La décision tombera d'ici la fin de l'année, a promis M. Jimenez.

Alcon ne se concentre plus que sur les activités chirurgicales ainsi que les lentilles de contact et leurs produits d'entretien. Les produits ophtalmologiques ont été transférés l'an dernier au sein de l'unité Innovative Medicines (anciennement Pharmaceuticals) et ne sont pas concernés par le redressement de la division.

Impact du Glivec

Innovative Medicines a affiché des revenus de 32,6 milliards de dollars, en recul de 2% sur un an. L'unité qui regroupe les activités pharmaceutiques traditionnelles a subi l'impact de la concurrence des génériques, en particulier les pertes du Glivec, dont les ventes ont chuté de près d'un tiers.

Ce médicament contre le cancer du sang, longtemps numéro un des ventes du groupe, a été détrôné par le Gilenya, un traitement contre la sclérose en plaques (3,1 milliards de dollars).

Le Cosentyx, qui soigne le psoriasis, a atteint le statut de blockbuster en franchissant le cap du milliard de dollars (1,1 milliard). Nouveau sur le marché, Entresto a généré 170 millions de dollars. Ce médicament contre les insuffisances cardiaques devrait accélérer ses ventes en 2017, a estimé M. Jimenez.

La division des génériques Sandoz se porte bien. Elle a amélioré son chiffre d'affaires de 1%, à 10,1 milliards de dollars. Le résultat opérationnel a atteint 1,4 milliard de dollars, en progression de 11% sur un an.

Prévisions stables

Le directeur général a prévenu que l'année 2017 ne sera pas marquée par une croissance soutenue. Il faudra attendre la fin de l'année pour que la tendance s'inverse, a-t-il dit. Il compte sur ses nouveaux médicaments phare, ainsi que sur les produits oncologiques pour doper ses résultats d'ici 2020.

Pour l'exercice actuel, les dirigeants de Novartis prévoient un chiffre d'affaires en ligne avec celui de 2016. Le résultat opérationnel devrait lui aussi stagner voire reculer légèrement.

Concernant ses ambitions en matière d'acquisition, le patron de Novartis a déclaré privilégier les cibles entre deux et cinq milliards de dollars.

Joseph Jimenez ne craint pas une détérioration des conditions de marché dans son pays d'origine, les Etats-Unis. L'arrivée de Donald Trump à la présidence et ses mises en garde contre l'industrie pharmaceutique ne devraient pas changer la marche des affaires du groupe, selon lui. M. Jimenez rencontrera Donald Trump ces prochains mois, même si pour l'instant aucune date n'a été fixée. (nxp/ats)

(NewsXpress)

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