BâleLes Guggen défilent contre les accusations de racisme
Parce que leurs logos figurent une image coloniale des Noirs, deux fanfares de carnaval ont vu leur page Facebook bloquée. Manif sous haute tension vendredi.
- par
- lha/gma/xfz
Les logos des deux Guggen concernées.
Les logos des Guggenmusik bâloises Negro Rhygass et Mohrekopf (voir ci-dessous) sont-ils racistes? Le débat est vif dans la cité des bords du Rhin et oppose régulièrement les militants antiracistes aux gardiens des traditions carnavalesques. Il a connu un nouvel épisode en fin de semaine dernière. Après que les pages Facebook de ces deux fanfares ont été bloquées, un sonore défilé de soutien a réuni un millier de participants vendredi en fin de journée.
Les messages politiques n'étaient pas tolérés et les panneaux avec des slogans trop militants ont été interdits par les organisateurs. Cependant, des extrémistes de droite portant des T-shirts avec des messages néonazis se sont joints au défilé. «Notre marche était publique et tout le monde pouvait y participer, se défend l'organisatrice Jessica Nagele. Nous ne sommes certainement pas des racistes. Au contraire, nous sommes fiers que la marche ait été suivie par des gens de nombreuses nationalités. Si j'avais vu ces extrémistes, je leur aurais demandé de mettre une veste.» En réaction, le défilé a été momentanément bloqué sur un pont par des militants antiracistes.
Plus tard dans la soirée, des provocations et des escarmouches ont eu lieu entre extrémistes de droite et de gauche dans la vieille ville. La présence de la police a cependant permis de pacifier la situation.
Traditions bannies
Ce n'est pas la première fois que les carnavals se heurtent à l'évolution des mentalités. Depuis 2016, le traditionnel Bal nègre, qui a eu lieu des décennies durant dans le cadre du Carnaval de Saint-Maurice (VS), a été remplacé par une Carna Pride. En théâtre aussi, le blackface (où un comédien blanc incarne une caricature stéréotypée de personne noire), très à la mode entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe, a fini par perdre son public et être assimilé à du racisme.