Tribunal pénal fédéralLes Hells Angels fixés dans deux semaines
Des membres du groupe de motards, jugés par le Tribunal pénal fédéral, verront le verdict tomber dans deux semaines au moins.

Des Hells Angels devaient rendre des comptes devant la justice.
Après trois jours d'audiences, le procès de l'ex-président des Hells Angels zurichois et de trois autres membres du club de motards s'est achevé jeudi devant le Tribunal pénal fédéral (TPF). Le verdict ne tombera pas avant deux semaines.
Au terme des plaidoiries, la défense a demandé l'acquittement pour les quatre accusés. Le Ministère public de la Confédération (MPC) avait auparavant requis une peine ferme de trois ans et neuf mois de prison contre l'ex-président du club.
Il a demandé que les trois autres accusés écopent de peines de 14, 18 et 28 mois de prison assorties du sursis ou d'un sursis partiel. Pour l'essentiel, le Ministère public de la Confédération a fondé ses accusations sur des écoutes téléphoniques et des mesures de surveillance.
La défense a dénoncé la faiblesse des moyens de preuve avancés par l'accusation. Elle a affirmé que les procès-verbaux établis sur la base des enregistrements sont faux ou dépourvus de fiabilité.
Preuves inutilisables
Avocat du principal accusé, Valentin Landmann a qualifié les relevés d'inutilisables, d'autant qu'ils ont été réalisés sur des prémisses erronées, selon lesquelles les Hells Angels constituaient une organisation criminelle.
Or, rien n'est venu confirmer pareil soupçon, a-t-il relevé. Il n'aurait pas fallu lancer cette enquête, a affirmé l'avocat, rappelant que le MPC a totalement abandonné les accusations de participation à une organisation criminelle.
Dans son acte d'accusation, le MPC a retenu contre l'ex-président des infractions à la loi sur les stupéfiants commises entre 2003 et 2004, une tentative de chantage et d'enlèvement ainsi que les préparatifs d'une attaque à main armée.
Portraits contrastés
Les trois autres accusés répondent de leur participation à l'un ou l'autre de ces délits. Alors que le Ministère public dépeint ce quatuor comme une bande qui faisait du trafic de marijuana à large échelle, l'avocat Valentin Landmann brosse de son client un tout autre portrait.
Il le présente comme un cocaïnomane gravement dépendant et relève que le cannabis était destiné à un boss du milieu et que, de toute manière, la récolte avait été gâchée faute de compétences dans ce domaine.
Les autres accusations concernent des tentatives ou des actes préparatoires, dont la préparation de l'attaque d'un convoyeur de fonds ou la séquestration d'un homme qui aurait été au courant des circonstances entourant le vol d'une Harley appartenant à un membre du club.
L'ex-président du club répond en outre de tentative de chantage contre le gérant d'un bordel. Le collège de trois juges rendra son verdict le 18 septembre prochain. Un précédent procès avait dû être ajourné en octobre 2011 en raison de l'état «chaotique» des preuves figurant dans le dossier du Ministère public.
(ats)