CriseLes Malaisiens à nouveau dans la rue
Quinze mois après, des milliers de Malaisiens ont envahi Kuala Lumpur samedi pour demander la démission du premier ministre, soupçonné de détournements.
Comme fin août 2015, des milliers de Malaisiens vêtus de jaune ont battu le pavé, à l'appel du mouvement Bersih, pour demander la destitution de leur premier ministre et sa traduction en justice.
La contestation contre Najib Razak concerne avant tout l'énorme scandale financier affectant la société publique 1Malaysia Development Berhad (1MDB). Créée à son initiative peu après son arrivée au pouvoir en 2009, elle est endettée aujourd'hui à hauteur de 10 milliards d'euros. M. Razak est soupçonné d'avoir détourné environ 640 millions d'euros.
La tension monte depuis des semaines en Malaisie, après les menaces émanant des «chemises rouges» favorables au gouvernement Razak de s'en prendre aux «chemises jaunes». Dans les heures précédant les manifestations de samedi, les autorités avaient d'ailleurs fait procéder aux arrestations des leaders des deux mouvements, au risque d'enflammer encore un peu plus la situation.
Aucune violence n'était encore signalée samedi, alors que Kuala Lumpur était quadrillée par les forces anti-émeutes et que le trafic automobile était très perturbé par les nombreux barrages mis en place. Les manifestants entendaient au départ marcher jusqu'à la place de l'Indépendance, mais celle-ci a été totalement fermée par les forces de l'ordre.
Le mouvement Bersih -«propre» en malais- est une alliance d'associations et d'organisations non-gouvernementales qui demande depuis des années une réforme électorale. Depuis deux ans, leurs manifestations portent principalement sur le scandale 1MDB. (nxp/ats)