Egypte: Les médias entrent en résistance contre Morsi

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EgypteLes médias entrent en résistance contre Morsi

Une partie de la presse égyptienne est entrée en résistance, mardi, en refusant de paraître. Elle proteste contre le président et son gouvernement.

Au moins huit journaux influents ont suspendu mardi leur publication en Égypte pour protester contre le projet de Constitution adopté par l'Assemblée constituante, dans laquelle les Islamistes sont majoritaires. De nombreux journalistes considèrent ce projet constitutionnel comme une menace pour la liberté d'expression.

Une coalition d'opposition dominée par les libéraux et la gauche a appelé à une grève générale mardi et à une manifestation massive contre les amendements constitutionnels pris par Mohamed Morsi le 22 novembre pour élargir ses pouvoirs. Ils comptent marcher sur le palais présidentiel au Caire.

Télévisions, hôtels et restos protestent

De son côté, les réseaux de télévision privés entendent organiser mercredi leur propre grève et diffuseront des écrans noirs toute la journée.

Les hôtels et les restaurants envisagent, de leur côté, d'éteindre la lumière mardi pendant une demi-heure pour protester contre Morsi, a déclaré la Coalition de soutien au tourisme (STC), un organisme indépendant qui représente les employés du secteur.

Nouvelle Constitution

Vendredi, les islamistes, majoritaires au sein de l'Assemblée constituante égyptienne, ont approuvé à la hâte un projet de Constitution comprenant 236 articles. L'Assemblée a siégé sans ses membres laïcs et libéraux, opposés à la tournure extrême que prenait l'écriture de cette nouvelle Loi fondamentale. Samedi, le président Morsi a annoncé que le peuple égyptien serait consulté sur ce projet le 15 décembre.

Le texte renforce les dispositions faisant de la charia, la loi islamique, le fondement de la loi. Il donne aux religieux un rôle pour veiller à la conformité des textes législatifs avec la charia et déclare l'engagement de l'Etat à faire respecter la morale et la «famille traditionnelle», une formulation assez large pour susciter la crainte des défenseurs des droits de l'Homme qui craignent qu'elle ne soit utilisée pour restreindre les libertés civiles.

L'Égypte traverse sa plus grave crise politique depuis la fin de l'ère Moubarak. (ap)

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