Recours: Les meurtres du Vatican rebondissent à Genève

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RecoursLes meurtres du Vatican rebondissent à Genève

Dix ans après le drame de la Garde suisse, la mère du meurtrier présumé demande à la justice suisse de rouvrir l'enquête.

par
Giancarlo Mariani

«La trajectoire de la balle prouve que la tête de Cédric Tornay était penchée en arrière», a plaidé mercredi Me Luc Brosselet. D'après lui, cet élément basé sur l'autopsie de l'Institut médico-légal de l'Université de Lausanne contredit la version de la justice vaticane.

«Officiellement, Cédric Tornay se serait suicidé à genoux, la tête penchée en avant», s'étonne-t-il. Plus de dix ans après le drame, l'avocat parisien de Muguette Baudat, la mère de Cédric, a choisi Genève pour rouvrir l'enquête. Il l'a fait savoir mercredi à la Chambre d'accusation. Celle-ci devra donc se prononcer dans les deux mois sur des faits remontant au 4 mai 1998. Le jeune caporal de la Garde suisse est alors accusé d'avoir assassiné le commandant Aloïs Estermann et son épouse avant de retourner son arme contre lui.

«La justice suisse doit nous aider à trouver le coupable. Une mère attend de connaître la vérité pour faire son deuil», a appuyé Me Robert Assael, également avocat de la mère. Reste la question du for juridique. Une plainte pour meurtre avait déjà été déposée en avril dernier par Muguette Baudat. Le procureur général, Daniel Zappelli, l'avait classée le 3 octobre estimant qu'il n'était pas de son ressort d'ouvrir une information.

«Il n'y a aucun lien, aucune compétence pour que le Parquet genevois traite ce dossier», a-t-il rappelé mercredi. Une position combattue par les avocats, qui menacent d'aller jusqu'au Tribunal fédéral si leur recours est refusé à Genève.

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