SuisseLes migrants en fuite ne reçoivent que des miettes
De la somme récoltée dernièrement par la Chaîne du Bonheur, moins d'un dixième ira à l'aide directe aux exilés qui quittent leurs pays. Des organisations caritatives sont irritées.
- par
- cam
Les images récentes et dramatiques de migrants tentant de rejoindre le continent européen ont touché de nombreuses personnes en Suisse. Ces dernières ont dès lors fait preuve d'une grande générosité, à l'appel de la Chaîne du Bonheur. Or, des 24 millions de francs de dons récoltés jusqu'à présent par la fondation humanitaire, celle-ci n'a investi qu'à peine 1 million dans des projets d'aide le long de la route des Balkans, a confirmé l'organisation à la «Schweiz am Sonntag».
Plus de 90% du montant total est destiné à des projets en cours en Syrie, en Irak et dans les pays environnants. Le directeur de la Chaîne du bonheur, Tony Burgener, a apparemment décidé de limiter les contributions à l'aide aux réfugiés sur la route des Balkans à 200 000 francs maximum par nouveau projet, afin d'assurer une aide rapide et non bureaucratique. Et ce malgré l'arrivée de l'hiver et des conditions qui ne cessent de se dégrader, alors que les frontières se ferment. Caritas, qui prévoyait d'allouer bientôt 2,3 millions à la Chaîne, monte au créneau. «Nous ne comprenons pas cette décision», s'étonne Odilo Noti, membre de la direction, ajoutant que le don de Caritas n'est dès lors plus assuré.
Face à ces critiques, Tony Burgener admet une erreur, tout en promettant de la flexibilité: «Nous avons toujours insisté sur le fait que l'argent récolté irait d'abord à des projets de fond, mais peut-être que la communication s'est trop focalisée sur la situation dans les Balkans.»