«Les morts allemands doivent rester chez eux»
HEREMENCE (VS). Le
village ne supporte plus
un commerce macabre.
Le Parlement valaisan a
abordé la question hier.
Ces pratiques n'ont pas, de prime abord, choqué les Hérémensards. Mais un certain afflux germanique et la construction d'une nécropole dans un champ ont fini par rendre les gens très circonspects. En Allemagne il est interdit de répandre les centres de défunts ailleurs que dans des endroits prévus à cet effet. En créant l'entreprise Oasis pour l'Eternité, Dietmar Kapelle veut proposer à ses compatriotes une autre possibilité: la dispersion des cendres des défunts dans les Alpes, plus proches du ciel et de la sérénité. «Pendant une partie de l'été, trois à quatre urnes par jour étaient acheminées là-haut. A Hérémence, la population est plutôt croyante. Des questions se sont posées. Il paraît qu'un millier d'urnes funéraires ont déjà été vidées là-haut. Le profit touristique que cela apporte ne justifie pas de le laisser continuer.» Ces propos sont ceux d'André Quinodoz. Ce député PDC vient du val d'Hérens. Il a déposé avec une autre collègue de la région une motion adoptée hier par le Grand Conseil pour qu'une réflexion légale et éthique ait lieu autour de ces rites funéraires dits «sauvages». Il a aussi déposé un amendement à la nouvelle loi sur la santé. S'il est accepté, le commerce effectué grâce à de tels rites funéraires sera simplement interdit.
Nando Luginbuhl