AlbanieLes municipales albanaises, un scrutin test
Les Albanais votaient dimanche aux élections municipales. Ce scrutin représente un test pour la coalition de gauche au pouvoir depuis 2013, mais aussi pour la maturité démocratique du pays.

Le maire de Tirana et chef de l'opposition Lulzim Basha s'est rendu à l'urne dimanche.
Quelque 3,3 millions d'électeurs doivent élire les maires de 61 municipalités et près de 1600 conseillers municipaux. Le scrutin proportionnel à un tour a été convoqué après une réforme territoriale visant à réduire le nombre des structures et des élus locaux.
Les bureaux de vote ont ouvert à 07h00 et fermeront à 19h00. Les premiers résultats sont attendus lundi. «Plus que les résultats, le véritable enjeu de ces élections sont les valeurs de la démocratie qui doivent l'emporter», a déclaré récemment le président du Parlement, Ilir Meta.
L'enjeu majeur du scrutin est l'affrontement de deux candidats dans la capitale Tirana. D'un côté, celui de la coalition de gauche, Erion Veliaj, ancien ministre socialiste des Affaires sociales. De l'autre, son adversaire de la coalition de droite, Halim Kosova, ancien député du Parti démocratique.
Observé de près
La majorité de gauche, au pouvoir au niveau national, a réduit le nombre des mairies de 373 à 61. Cette mesure illustre, selon elle, une nouvelle approche de la gestion des municipalités.
Elle se dit «assurée» d'une «victoire spectaculaire». Mais l'opposition de droite affirme que les sondages sont «fabriqués» et que le scrutin sera «un référendum populaire contre la majorité actuelle».
Le déroulement des élections est suivi de près par la communauté internationale. Plus de 400 observateurs étrangers et 5000 albanais sont présents dans les bureaux de vote. Quelque 6000 policiers sont également déployés près des bureaux de vote et doivent surveiller le transport des bulletins pour empêcher d'éventuels incidents.
Un des pays les plus pauvres
Depuis la chute du communisme en 1990, les résultats des élections ont été systématiquement contestés en Albanie. Toutefois, la droite avait reconnu sa défaite aux législatives de juin 2013, trois jours après le scrutin.
L'Albanie est l'un des pays les plus pauvres d'Europe, avec environ 14,3% de la population vivant sous le seuil de pauvreté, selon les statistiques officielles. Le taux de chômage est de 14% et la dette publique a atteint plus de 60% du PIB. Le pays a obtenu en juin 2014 le statut de candidat à l'adhésion à l'UE. (ats)