Scandale Volkswagen: Les négociations avec Amag se poursuivent

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Scandale VolkswagenLes négociations avec Amag se poursuivent

L'Alliance des consommateurs discute toujours d'un accord concernant le dédommagement suite au scandale des moteurs truqués.

Les négociations se poursuivent entre l'importateur Amag et les organisations de consommateurs concernant la réparation du tort causé aux propriétaires de véhicules Volkswagen, dont le moteur est truqué en Suisse. Une annonce pourrait intervenir prochainement.

«La bonne nouvelle, c'est que les négociations continuent toujours», relève le secrétaire général de la Fédération romande des consommateurs (FRC) Mathieu Fleury, contacté lundi. «Les discussions se font dans la continuité de ce qui avait été discuté pour l'accord-cadre».

Refus du projet en décembre

Pour rappel, Amag avait refusé en décembre un premier projet de l'Alliance des organisations de consommateurs (regroupant la FRC, l'alémanique SKS et la tessinoise acsi). L'importateur Volkswagen (VW) estimait qu'un accord n'était pas nécessaire, d'autant que les mesures techniques bientôt prises le rendraient caduc.

«Les discussions qui ont eu lieu jusqu'ici se sont déroulées de manière constructive, et sont poursuivies. Il est prévu de pouvoir annoncer les prochaines étapes après un nouvel accord», confirme de son côté Livio Piatti, porte-parole d'Amag, dans une déclaration.

Plus longue attente

Principal point de discorde: le dédommagement des clients dont le moteur aurait été doté d'un logiciel permettant de contourner les normes sur les émissions polluantes lors des tests antipollution.

Aux Etats-Unis, VW a demandé à Kenneth Feinberg de créer et gérer un fonds d'indemnisation pour les clients touchés. Le constructeur automobile allemand promet d'être généreux avec les 600'000 automobilistes américains propriétaires de véhicules diesel concernés par la fraude.

Situation aux Etats-Unis

Il n'a par contre pas encore décidé s'il proposera de l'argent, un rachat, un échange ou encore une réparation du véhicule. En ce qui concerne les dédommagements, la situation aux Etats-Unis n'est pas automatiquement comparable à d'autres marchés, se borne pour sa part à dire Amag.

«Les véhicules concernés aux Etats-Unis sont de surcroît soumis à des prescriptions légales bien plus strictes en matière d'émissions. Par conséquent, les clients devront probablement attendre plus longtemps des solutions qui conviennent aux autorités que dans d'autres pays», pointe Livio Piatti.

OFJ aussi contacté

Par ailleurs toujours dans l'attente d'une réponse de l'Office fédéral des routes (OFROU), qu'elle avait interpellé en décembre avec l'alliance pour demander à la Confédération d«agir dans ce dossier, la FRC a également écrit à l«Office fédéral de la justice (OFJ).

Le but: que la Confédération aille dans le même sens que d'autres pays et demande elle aussi une égalité de traitement pour toutes les personnes lésées - «pour conserver cette pression», insiste Mathieu Fleury.

Traitement identique à celui des Américains

La commissaire européenne en charge de l'industrie, Elzbieta Bienkowska, avait par exemple clairement répété mi-janvier son point de vue selon lequel les consommateurs européens devraient être traités de la même manière que les consommateurs américains.

«La possibilité d'obtenir un accord est la même pour tous les pays. L'absence d'action collective dans notre pays fait peut-être moins peur à Volkswagen. Mais en soi, il n'y a pas de raisons objectives et juridiques d'avoir des différences de traitement», affirme Mathieu Fleury.

Début des rappels

Pas moins de 11 millions de véhicules du mastodonte allemand aux douze marques ont été équipés dans le monde d'un logiciel capable de fausser les résultats des tests antipollution, précipitant l'entreprise dans la pire crise de son histoire et la forçant à un gigantesque rappel.

En Suisse, 128'802 véhicules mis en circulation sont concernés. L'OFROU estime à 180'000 le nombre de véhicules de différentes marques sous la coupe de Volkswagen équipés de moteurs diesel truqués. La campagne de rappel a commencé fin janvier pour le modèle Amarok 2 litres, dont la modification a été initialement validée par l'autorité automobile allemande (KBA).

L'OFROU a assoupli fin janvier l'interdiction d'immatriculation des véhicules du groupe allemand: les modèles importés et dédouanés en Suisse avant le 2 octobre 2015, mais qui n«ont pas pu être immatriculés avant cette date, sont admis à la circulation.

Sur le plan juridique, entre 1500 et 2000 plaintes pénales ont pour l'heure été déposées contre le constructeur allemand en Suisse. (nxp/ats)

(NewsXpress)

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