Polémique aux USALes noms des détenteurs d'armes publiés sur le web
Un journal new-yorkais a fait l'objet de violentes critiques pour avoir publié les nom et adresse des détenteurs d'armes dans son secteur, quelques jours après le massacre de Newtown.

La liste est présentée sous forme d'une carte interactive. (photo: dr)
La liste est présentée sous forme d'une carte interactive, où chaque personne légalement autorisée à posséder une arme dans les comtés de Westchester et Rockland est représentée par un point rouge. En cliquant sur le point, on découvre son nom et son adresse. Le «Journal News» a précisé qu'il avait obtenu ces données légalement, en les demandant à l'administration locale en vertu de la loi sur la liberté d'informer. Mais après leur publication à la veille de Noël, les critiques ont été féroces.
«Crétins», «imbéciles», ou encore «irresponsables»... la rédaction du journal a été traitée de tous les noms, accusée de mettre en danger la vie des propriétaires d'armes. Des milliers de personnes se sont répandues sur les réseaux sociaux, ont écrit sur le site du journal ou téléphoné pour protester. «Maintenant tout le monde sait où sont les armes légales, une information intéressante pour les criminels. Pourquoi ne faites-vous pas quelque chose d'utile, en essayant par exemple de trouver où sont les armes illégales», s'est emporté sur Facebook Mike Pandolfo.
Controverse prévue
«Nous ne sommes pas des délinquants sexuels, notre adresse ne devrait pas être communiquée au monde entier», s'insurgeait Tim Hill, prêt, comme d'autres, à porter plainte. «Pourquoi pas une carte des journalistes et responsables de la publication (...) avec les noms et adresses de leur famille», s'insurgeait également George Thompson sur Facebook. Certains sont passés à l'acte, publiant sur internet l'adresse, le téléphone et la photo de l'auteur de l'article, lui-même propriétaire d'une arme, avec le commentaire «venez voler mon arme».
«Les habitants de (l'Etat de) New York ont le droit de posséder des armes avec un permis, et ils ont aussi le droit d'avoir accès aux informations publiques», s'est défendue Janet Hasson, présidente du groupe «Journal News». «Nous savions que la publication de cette base de données serait controversée, mais nous pensons que partager autant d'informations que possible sur ceux qui possèdent des armes était important après la tuerie de Newtown», a précisé de son côté CynDee Royle, la rédactrice en chef. (afp)
Une majorité d'Américains pour des lois plus strictes sur les ventes d'armes
Une majorité d'Américains (58%) se disent en faveur de lois plus strictes sur la vente des armes à feu aux Etats-Unis, une forte hausse par rapport à octobre 2011 quand seulement 43% d'entre eux adhéraient à l'idée, indique un sondage publié jeudi par le journal «USA Today». Les personnes interrogées du 19 au 22 décembre, soit une semaine après la fusillade sanglante de Newtown (Connecticut, nord-est), au cours de laquelle un jeune homme de 20 ans a tué sa mère avant de se rendre dans une école et d'abattre 20 enfants et six adultes, ont exprimé leur soutien à deux mesures proposées par Barack Obama à la suite du drame: 62% sont pour l'interdiction des chargeurs à forte capacité et 92% prônent un contrôle des casiers judiciaires à l'entrée des foires aux armes.
En revanche, l'interdiction des fusils d'assaut, également défendue par le président américain, ne recueille pas de soutien massif de la population: 44% se disent pour la mesure, contre 43% en octobre 2011, tandis que 51% s'y opposent, contre 53% un an auparavant.
Les fusils d'assaut étaient interdits aux Etats-Unis entre 1994 et 2004, date à laquelle la loi alors en vigueur a expiré sans être renouvelée.