Selon une étude: Les périodes glaciaires accélèrent l'érosion

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Selon une étudeLes périodes glaciaires accélèrent l'érosion

Une équipe de chercheurs menés par un scientifique suisse a constaté une corrélation entre la formation d'immenses glaciers et le processus d'érosion des montagnes.

Depuis six millions d'années, la Terre a vécu plusieurs glaciations. Dans le même temps, l'érosion a massivement augmenté, a indiqué le Fonds national suisse (FNS), qui a cofinancé la recherche. Des dépôts de sédiments au fond des mers en attestent.

Le rôle joué par le climat dans ce processus d'érosion demeurait peu clair. L'équipe dirigée par Frédéric Herman de l'Université de Lausanne et de l'EPFZ a analysé 18'000 données retraçant le mouvement des roches sur la croûte terrestre. Les résultats figurent dans la revue spécialisée «Nature» à paraître jeudi.

Mémoire thermique

La méthode de datation se base sur le fait que plus la roche approche du processus d'érosion, plus sa température baisse. Certains minéraux ont consigné ce phénomène thermique, ce qui permet aux scientifiques de calculer le temps qu'a mis une roche pour gagner la surface terrestre.

Les chercheurs ont ainsi constaté que l'accélération du processus d'érosion coïncide avec une phase glaciaire. Cette accélération était encore plus marquée dans les régions tempérées situées en altitude, où se trouvent de nombreux glaciers de montagne.

Les chercheurs en ont déduit que les glaciers sont les premiers responsables de l'érosion et non les processus tectoniques de la croûte terrestre.

«Les glaciers sont d'importants facteurs d'érosion, car en cas de glissements de ces terrains escarpés, des pans de montagne sont arrachés», a déclaré David Lundbek Egholm de l'Université danoise d'Aarhus, cité dans «Nature». Le climat influence donc l'érosion.

Eliminer le CO2

Ces nouveaux résultats fournissent aussi des indications sur les interactions entre les gaz à effet de serre et l'érosion, selon les chercheurs. Les fragments de roche peuvent réagir avec le CO2 dans l'atmosphère et emporter le gaz avec eux au fond des mers, a expliqué Frédéric Herman.

L'érosion contribuerait ainsi à éliminer le CO2 de l'atmosphère et par conséquent à enrayer le réchauffement climatique. Il est important de connaître ces facteurs pour prévoir au mieux les évolutions du climat, a-t-il déclaré. (ats)

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