SuisseLes quotas de réfugiés à l'école divisent
Une association allemande d'enseignants veut introduire un système de quotas de migrants dans les classes pour optimiser leur intégration. En Suisse, l'idée ne séduit pas tout le monde.
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- ats/sma/ofu

En Suisse, le nombre d'enfants ne parlant pas la langue locale en arrivant à l'école sont de plus en plus nombreux.
L'Association des philologues, forte de quelque 90'000 enseignants, recommande de réduire le nombre d'enfants de réfugiés dans les classes d'intégration, où ils se retrouvent souvent majoritairement entre eux. Un système de quotas est préconisé afin d'optimiser leur intégration.
«Actuellement, la majorité des enfants de réfugiés sont dans ce que l'on appelle les «classes de bienvenue», des classes d'intégration où ils se retrouvent souvent entre eux, ce qui complique leur bonne intégration», a indiqué jeudi au quotidien «Bild» Heinz-Peter Meidinger, patron de l'association d'enseignants. Selon lui, chacune de ces classes ne devrait accueillir que 30% d'enfants de réfugiés pour assurer un bon apprentissage de l'allemand et optimiser leur intégration future.
L'Italie a introduit un tel système en 2010. Depuis cinq ans, les classes ne peuvent accueillir que 30% de bambins étrangers tout au plus.
«Ça dépend de leur fibre pédagogique»
En Suisse, les enfants ne parlant pas la langue en arrivant à l'école sont de plus en plus nombreux dans les classes. Selon l'Office fédéral de la statistique, ils représentent en moyenne 30%, voire plus dans certaines régions. Stefan Wolter, professeur en économie à l'Université de Berne, pense que l'introduction de quotas de migrants «qui ne parlent pas la langue en commençant l'école» serait une bonne chose. Pour lui, le fait que ces petits soient mélangés aux enfants indigènes leur permettrait de mieux s'intégrer.
Jürgen Oelkers, expert zurichois en sciences de l'éducation, ne partage pas du tout cet avis: «La performance d'une classe ne dépend pas du quota de migrants, mais de la fibre pédagogique des enfants et des parents.» Beat Zemp, président de la faîtière suisse des enseignants (LCH), craint par ailleurs que la mise en oeuvre de ces quotas soit trop compliquée: «On devrait emmener certains enfants en bus dans des écoles situées beaucoup trop loin de leur domicile.»