Réactions au départ de Samuel Schmid: «Les radicaux posent des conditions à l'UDC»

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Réactions au départ de Samuel Schmid«Les radicaux posent des conditions à l'UDC»

Les réactions du monde politique au départ de Samuel Schmid.

Christian Levrat, président du PS:

Le Bernois a été d'une certaine façon «victime de la campagne haineuse et sans scrupule» de son ex-parti, déplore-t-il.

«Je suis triste» qu'une telle campagne ait conduit à la démission d'un conseiller fédéral, a déclaré mercredi à l'ATS le président du PS. Selon lui, l'armée doit être modifiée beaucoup plus en profondeur qu'avec un programme d'armement pour être projetée dans le futur, ce que Samuel Schmid n'était plus en mesure de faire.

Saluant le bilan du Bernois pour l'organisation de l'EURO 2008 et en matière sportive, M. Levrat estime que M. Schmid n'a pas réussi à faire les réformes indispensables en matière de sécurité et de positionnement de l'armée. «Mais les conditions étaient extraordinairement difficiles», reconnaît le président du PS.

Le PS n'est pas opposé à un retour de l'UDC au gouvernement, mais les socialistes y posent des conditions, prévient M. Levrat. Le candidat devra respecter l'état de droit et donc la séparation des pouvoirs, les conventions internationales et les règles du jeu du gouvernement, énumère le président du PS. «Nous sommes attachés à la concordance, mais pas à tout prix.»

Selon M. Levrat, la vacance d'un seul département à la fois ne devrait pas entraîner de grande valse de départements. Mais c'est au Conseil fédéral de décider.

Christophe Darbellay, président du PDC:

Le président du PDC Christophe Darbellay ne regrette pas le départ de Samuel Schmid, mais tire un bilan positif de son action. Selon lui, il a commis des erreurs, mais les a reconnues, ce qui est le «signe d'une certaine grandeur.»

Interrogé par l'ATS, M. Darbellay se dit plutôt surpris que le ministre de la défense annonce son retrait maintenant alors que son programme d'armement semblait tiré d'affaire et «qu'on l'imaginait élu à la vice-présidence du Conseil fédéral en décembre». Le Valaisan comprend néanmoins cette décision.

Le Bernois a accompli un grand travail pour le pays, relève M. Darbellay. Et de remercier Samuel Schmid pour sa réforme d'Armée XXI et les opérations de sécurité pour l'EURO 2008. Il a commis des erreurs, mais comme tout conseiller fédéral et tout le monde, relève le conseiller national.

Selon le président du PDC, l'UDC a une légitimité mathématique a récupérer le siège laissé vacant, mais le parti doit prouver qu'il a une réelle volonté d'être un parti gouvernemental. Pour le PDC, en cette période de ralentissement conjoncturel, seul un candidat soutenant la voie bilatérale avec l'UE est éligible.

Les Verts:

Le parti discutera du sujet dans les prochaines semaines, mais une candidature au Conseil fédéral est probable.

Le moment de l'annonce du ministre de la défense est une surprise. Mais c'est une décision intelligente, a déclaré à l'ATS le secrétaire général Hubert Zurkinden.

L'été dernier, les écologistes avaient réclamé la tête de M. Schmid en lien avec l'affaire concernant le chef de l'armée Roland Nef. Pour leur secrétaire général, M. Schmid n'a jamais été la bonne personne pour résoudre les problèmes de l'armée.

Les Verts vont sans doute lancer un candidat dans la course à la succession du Bernois, d'autant que l'assemblée des Verts a confirmé en décembre dernier l'ambition du parti à un siège au Conseil fédéral.

Aux dernières élections au Conseil fédéral, le 12 décembre 2007, les écologistes avaient lancé le conseiller aux Etats Luc Recordon dans la course. Le Vaudois s'était retiré avant le cinquième tour qui concernait le siège de Christoph Blocher au profit d'une candidature «plus prometteuse», laissant le champ libre à Eveline Widmer-Schlumpf.

Rôle du PDC

Les chances d'une nouvelle candidature verte dépendent surtout de l'attitude du PDC, relève le président du parti Ueli Leuenberger. Selon lui, il est grand temps que les écologistes soient représentés au gouvernement compte tenu des «enjeux vitaux du climat et de l'énergie».

Toni Brunner, président de l'UDC:

«Tous les membres de l'UDC peuvent être considérés comme candidat», a déclaré M. Brunner à l'ATS. Il n'est toutefois pas opportun de lancer la machine le jour où le conseiller fédéral Samuel Schmid annonce son retrait du gouvernement.

Une option possible serait la candidature du conseiller national bâlois Caspar Baader, a cependant lâché M. Brunner. Le parlementaire remplirait les principales exigences d'une candidature UDC, a ajouté M. Brunner. L'UDC veut à nouveau amener ses idées au sein du Conseil fédéral, a souligné le président de l'UDC.

Les sections cantonales de l'UDC vont désormais désigner leurs candidats. Le groupe parlementaire aura le dernier mot, a expliqué M. Brunner. Selon lui, le court laps de temps jusqu'à l'élection du successeur de M. Schmid ne constitue pas un problème.

Le président de l'UDC, faisant allusion aux rumeurs des dernières semaines, ne s'est pas déclaré surpris par l'annonce mercredi de la démission de M. Schmid. En dépit des divergences d'opinions, M. Brunner a estimé que le conseiller fédéral démissionnaire avait quand même été au service du pays durant de longues années.

Fulvio Pelli, président du PRD:

Le président des radicaux juge légitime une candidature UDC mais pose certaines conditions. Le parti doit auparavant abandonner sa politique d'opposition, a-t-il toutefois déclaré, en rendant hommage au ministre démissionnaire.

L'UDC dispose d'un large éventail de gens pour succéder à M. Schmid, a déclaré M. Pelli, interrogé mercredi par l'ATS. Des personnalités comme Christoph Blocher ne trouveraient toutefois pas de majorité au Parlement, a ajouté le président des radicaux, sans citer d'autres noms.

Selon ce dernier, l'UDC devra prouver sa volonté d'assumer à nouveau des responsabilités pour la Suisse au moment de la nomination d'un candidat à la succession. Le parti doit renoncer à l'avenir «aux jeux politiques», a déclaré M. Pelli, faisant allusion au programme d'armement.

Le président du Parti radical a loué le conseiller fédéral qui a annoncé mercredi son retrait pour la fin de l'année. Selon M. Pelli, M. Schmid achève une carrière pleine de succès et d'engagement. Les réformes menées au sein du Département fédéral de la défense (DDPS) ont permis de mettre l'armée sur le bon chemin dans une période difficile. Il faut désormais consolider les mesures prises, a estimé M. Pelli.

Tous les membres de l'armée n'ont pas encore compris ce que voulait leur chef. Des réformes supplémentaires, telles que la transformation de l'armée de milice en armée professionnelle, ne sont pas nécessaires, a précisé le chef du PRD.

Les radicaux ne sont pas intéressés à diriger le DDPS, a encore relevé M. Pelli. «Nous ne voulons pas déplacer nos deux conseillers fédéraux. Ils sont bien intégrés dans leur département», a estimé le président du Parti radical suisse.

(ats)

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