Genève: Les raisons du limogeage du directeur de l'OSR

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GenèveLes raisons du limogeage du directeur de l'OSR

Les compétences de Miguel Esteban étaient remises en cause par le personnel administratif de l'Orchestre de Suisse Romande.

Jérôme Faas
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Jérôme Faas
Avril de cette année. C'était le temps des rires. Metin Arditi (à g.), le président du Conseil de Fondation, et Miguel Esteban (à dr.), le directeur général, passaient du bon temps ensemble. Trois mois plus tard, le premier a viré le second.

Avril de cette année. C'était le temps des rires. Metin Arditi (à g.), le président du Conseil de Fondation, et Miguel Esteban (à dr.), le directeur général, passaient du bon temps ensemble. Trois mois plus tard, le premier a viré le second.

«Il y a plus grave que sa compétence.» C'est ainsi que Metin Arditi, le président du conseil de fondation de l'institution, a présenté vendredi le licen­ciement de Miguel Esteban aux musiciens. La décision ­datait de la veille.

Le directeur général gérait le personnel et engageait solistes et musiciens. A sa nomination, Metin Arditi l'avait porté aux nues. Cofondateur du Festival de Verbier, il avait piloté la carrière d'artistes de renom. L'homme arrivait ainsi à l'OSR doté d'un alléchant carnet d'adresses.

Lettre de l'orchestre

Très vite, l'idylle vire à l'aigre. De janvier à mars, il cohabite (mal) avec son prédécesseur, Steve Roger. «Le personnel de l'administration était affolé», confie un employé. Le nouveau directeur présente fort bien, mais à la fin mars, les délégués de l'orchestre écrivent à Metin Arditi pour lui demander de prolonger la période d'essai. Refus du grand patron, qui titularise Miguel Esteban.

Le conseil de fondation attendait l'occasion propice

Son licenciement survient cent jours plus tard. Il surprend peu les connaisseurs de l'OSR, au courant des doutes quant à sa compétence. «Le conseil de fondation attendait depuis un moment de pouvoir se séparer de lui. L'occasion vient d'être trouvée», com­mente une source­ proche du dossier.

Miguel Esteban jouissait en effet d'un contrat de cinq ans. Un prétexte solide était nécessaire pour le casser, afin de limiter les indemnités.

Par SMS, Metin Arditi informe qu'il «n'approuve pas cette version». A ses employés, il n'en donnera pas d'autres. Miguel Esteban, lui, garde le silence.

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