Législatives aux Fidji: Les résultats se resserrent, un opposant entendu par la police

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Législatives aux FidjiLes résultats se resserrent, un opposant entendu par la police

Alors que l’écart entre les deux partis favoris des élections législatives qui se sont tenues cette semaine au Fidji se réduit, un des candidats a été convoqué par les forces de l’ordre.

De gauche à droite: Savenaca Narube, Sitiveni Rabuka et Biman Prasad. Les trois leaders des principaux partis lors d’une conférence de presse commune ce samedi 17 décembre.

De gauche à droite: Savenaca Narube, Sitiveni Rabuka et Biman Prasad. Les trois leaders des principaux partis lors d’une conférence de presse commune ce samedi 17 décembre.

AFP

L’écart entre les deux principaux partis se resserrait samedi aux îles Fidji, après une nuit tumultueuse au cours de laquelle l’un des candidats au poste de premier ministre dans le cadre de ces élections législatives a été convoqué par la police.

Sitiveni Rabuka, ancien chef du gouvernement âgé de 74 ans, deux fois putschiste, dispute le poste de premier ministre au candidat sortant Frank Bainimarama, un ancien chef militaire lui aussi, qui s’est hissé au pouvoir lors d’un putsch il y a seize ans.

Des membres de l’opposition, dirigée par Sitiveni Rabuka, craignent qu’un premier décompte du vote n’ait été perturbé par des problèmes dans la nuit de mercredi à jeudi, qui ont bloqué l’affichage des résultats pendant quatre heures. La coalition menée par son parti, l’Alliance du peuple, totalisait samedi matin 44% des suffrages contre 42% pour la formation de Frank Bainimarama, Fidji d’abord. Presque la moitié des 2071 bureaux de votes avaient alors transmis leurs résultats. Le verdict final est attendu dimanche.

Frank Bainimarama est resté silencieux depuis le lancement du scrutin de mercredi, au contraire de son principal rival qui s’est plaint d’«anomalies». «Au vu de la violation substantielle du comptage, nous demandons l’arrêt immédiat du processus électoral en cours et son remplacement par un nouveau comptage manuel de tous les votes», a déclaré Sitiveni Rabuka à l’Autorité de surveillance des élections du pays dans une lettre écrite jeudi et publiée samedi. Rabuka a demandé vendredi, sans succès, l’intervention de l’armée, qui a la responsabilité constitutionnelle «générale» de maintenir la stabilité.

Des policiers mobilisés dans la nuit

En conséquence, il a été convoqué par la police dans la soirée avec le secrétaire général de son parti Sakiasi Ditoka. Aucune indication n’a été fournie sur d’éventuelles charges à leur encontre. «Cette façon dont le gouvernement procède, nous parlons d’un climat de peur. C’est comme ça qu’ils instillent la peur», a affirmé Sitiveni Rabuka plus tard à l’AFP, estimant que cette manœuvre était une stratégie d’intimidation du gouvernement.

Des policiers ont été mobilisés dans la nuit et des barrages routiers mis en place. Près d’une centaine d’observateurs internationaux ont surveillé l’élection et n’ont pas décelé de problème notable. Des dysfonctionnements ont bel et bien affecté l’application d’affichage du décompte des voix mais ils ne veulent pas dire que le système de comptage lui-même a été corrompu, est-il expliqué dans leur rapport.

Ce vote est perçu comme un test pour la jeune et fragile démocratie fidjienne et revêt une dimension internationale conséquente: Frank Bainimarama est plutôt proche de Pékin, tandis que Sitiveni Rabuka aimerait s’en éloigner. Quatre Premiers ministres ont été renversés par des coups d’État ces 35 dernières années, dont certains conduits par les actuels candidats au poste de chef de gouvernement.

(AFP)

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